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Une nouvelle protéine aidant à mieux brûler les graisses découverte

L'obésité résulte d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques.

L'obésité résulte d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques. - iStock - AJ_Watt

Des chercheurs ont découvert le rôle jusque-là inconnu d'une protéine très utile pour favoriser la dégradation des graisses. La Perilipine est impliquée dans la répartition et la combustion des graisses, un processus utile pour limiter les conséquences de l'obésité comme le diabète de type 2.

L'obésité est une maladie dont les causes sont complexes. Son existence ne s'explique pas seulement par un apport calorique très élevé. Au-delà de la nutrition, d'autres facteurs entrent en jeu comme la génétique ou l'environnement pour expliquer pourquoi certaines personnes prennent plus de poids que d’autres, alors qu’elles ont les mêmes modes de vie.

C'est pourquoi de nombreux chercheurs espèrent trouver la piste d'un traitement en s'intéressant de près aux mécanismes biologiques du corps. C'est le cas d'une équipe de scientifiques en provenance de l'Université de Texas Southwestern. Ces derniers ont découvert une protéine jusqu'ici inconnue, souvent située à la surface des gouttelettes de graisses dans les cellules.

Son rôle serait pourtant d'une grande utilité puisque c'est elle qui peut "commander" une répartition plus efficace et saine de la graisse. Elle est par exemple présente en plus grande quantité dans les muscles des athlètes spécialisés dans les sports d'endurance.

L'excès de graisse, très mauvais pour les tissus et le métabolisme

Une découverte qui pourrait bien avoir des implications importantes dans le développement de nouvelles façons de traiter l'obésité et d'autres maladies comme le diabète de type 2. Cette protéine du nom de Perilipine 5 agit comme un régulateur du métabolisme des graisses. Elle serait efficace pour limiter l'une des conséquences directes de l'obésité.

Chez les personnes comme chez les rats obèses, l'excès de graisse peut en effet s'accumuler dans des tissus qui ne sont pas spécialisés pour la stocker, comme le cœur et le foie. Une accumulation qui peut conduire à un dysfonctionnement de ces tissus. De plus, une trop grande quantité de matière grasse qui n'est pas "évacuée" peut surcharger le système métabolique de l'organisme.

En clair, les mitochondries, de petits organites essentiels dans les processus énergétiques cellulaires car leur rôle est de transformer la graisse en carburant pour l'organisme, sont submergées. "Si vous surchargez l'usine avec du carburant, alors elle ne fonctionne pas bien", précise le Dr Perry Bickel, principal auteur de l'étude.

La protéine aide à mieux brûler les graisses

Ce qui peut conduire à une résistance à l'insuline, impliquée dans la survenue du diabète de type 2. Paradoxalement, les athlètes d'endurance cumulent également beaucoup de gras dans leurs cellules musculaires. Mais de manière différente puisque leur organisme exploite cette graisse stockée afin d'en faire de l'énergie pour leur effort physique, sans que cette augmentation de graisse dans le muscle ne soit toxique.

La raison de cette différence se trouverait du côté de leur niveau plus élevé en Perilipine 5. Des expériences sur des souris ont permis à l'équipe de recherche de constater que lorsque les cellules sont stimulées pour libérer la graisse stockée dans des gouttelettes de graisse, cette protéine peut quitter leur surface et se déplacer vers le noyau de la cellule. Elle travaille alors avec une autre protéine du nom de PGC -1α pour encourager la création d'autres mitochondries, plus efficaces.

"De cette façon, la Perilipine aide à adapter la capacité des mitochondries à bruler les graisses", affirme le Dr Bickel.

Leurs recherches sur cette Perilipine 5 se poursuivent chez la souris, mais les chercheurs estiment que leur conclusion pourrait conduire sur le long terme à une nouvelle approche pour traiter le diabète ou l'obésité. Il s'agirait de mettre au point un médicament qui pourrait imiter la fonction, très utile, de cette protéine.

Reste à savoir si cette dernière sera utile pour limiter les nombreuses autres conséquences de l'obésité: outre le diabète de type 2, elle entraîne de l'hypertension artérielle, des atteintes cardiovasculaires ainsi que des maladies articulaires comme l'arthrose.

Alexandra Bresson