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Santé

Un rapport cité par le JDD accable le médecin de Johnny Hallyday

Deux experts imputent à des manquements du chirurgien Stéphane Delajoux les complications qui ont failli coûter la vie à Johnny Hallyday fin 2009 après une opération d'une hernie discale. Selon eux, le médecin n'a pas informé le chanteur de complications

Deux experts imputent à des manquements du chirurgien Stéphane Delajoux les complications qui ont failli coûter la vie à Johnny Hallyday fin 2009 après une opération d'une hernie discale. Selon eux, le médecin n'a pas informé le chanteur de complications - -

PARIS (Reuters) - Deux experts imputent à des manquements du chirurgien Stéphane Delajoux les complications qui ont failli coûter la vie au chanteur...

PARIS (Reuters) - Deux experts imputent à des manquements du chirurgien Stéphane Delajoux les complications qui ont failli coûter la vie au chanteur Johnny Hallyday fin 2009 après une opération d'une hernie discale.

Selon le rapport des docteurs Bertrand Gachot et Marc Tadié, dont le Journal du Dimanche publie des extraits, le chirurgien a omis d'informer le rocker d'une brèche dans la dure-mère - une membrane qui protège le cerveau et la moelle épinière - qui a provoqué des pertes de liquide céphalo-rachidien.

Les deux experts, respectivement neurochirurgien et infectiologue, estiment en outre que le Dr Delajoux a laissé Johnny Hallyday, 66 ans, quitter beaucoup trop tôt la clinique où il l'avait opéré, compte tenu de cette complication.

Pour les deux médecins, ce type de cas nécessite en moyenne une hospitalisation de deux à cinq jours, un repos strict pendant 48 heures pour favoriser la cicatrisation et un arrêt de travail en moyenne de deux mois.

"La prise en charge de la fuite de liquide céphalo-rachidien (LCR) n'a pas été conforme aux règles de l'art et aux données acquise par la science, et l'information du patient (a été) insuffisante", écrivent les deux spécialistes chargés fin décembre de mener une expertise par la justice.

"Les manquements relevés à l'encontre du Dr Delajoux ont généré une perte de chance d'éviter la fuite de LCR, et donc l'infection, estimée à 75%", concluent-ils, selon les extraits publiés par le JDD.

Un avocat du chirurgien, interrogé par le Journal du Dimanche, maintient pour sa part qu'il n'y a pas eu faute.

"L'intervention de mon client n'est pas critiquable et n'est d'ailleurs pas critiquée", déclare Me Hervé Temime. "On lui reproche de n'avoir pas prescrit l'alitement à la suite de la fuite du liquide céphalo-rachidien. Mais nous sommes en mesure de fournir de nombreuses études américaines qui montrent que la station debout ou couchée ne modifie pas le risque infectieux."

Johnny Hallyday avait été admis le 7 décembre à l'hôpital Cedars-Sinaï de Los Angeles, deux semaines après l'intervention du Dr Delajoux, et avait dû être à nouveau opéré puis placé en coma artificiel.

Il s'est prêté fin mai à une expertise médicale pour déterminer la cause de ces problèmes postopératoires.

Les enjeux économiques sont considérables, car la fin de la tournée "Tour 66", annoncée comme la dernière de l'artiste et qui devait reprendre en janvier, avait été annulée.

Les assureurs pourraient se retourner contre Stéphane Delajoux s'il était tenu responsable des problèmes de santé du chanteur. La facture de l'annulation est de plusieurs dizaines de millions d'euros.

Le professeur Marc Tadié est chef du service de neurochirurgie du CHU du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) et le docteur Bertrand Gachot officie à l'institut Gustave Roussy de Villejuif (Val-de-Marne).

Emmanuel Jarry, édité par Grégory Blachier