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Santé

Un nouveau traitement prometteur contre le cancer du poumon

Un radiologue montre le scanner pulmonaire d'une personne atteinte d'un cancer du poumon, à Ajaccio le 16 décembre 2021 (photo d'illustration).

Un radiologue montre le scanner pulmonaire d'une personne atteinte d'un cancer du poumon, à Ajaccio le 16 décembre 2021 (photo d'illustration). - Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP

Ce traitement diminue de 40% le risque de décès à deux ans et de 37% celui de récidive pour les cancers peu avancés.

C'est une étude porteuse d'espoir. Le cancer du poumon est la principale cause de décès par cancer en France. La phase 3 de l'étude intitulée CheckMate 816 a été publiée ce lundi, avec des résultats qui devraient "changer les pratiques" sur la prise en charge de ce cancer, notamment les phases les plus précoces, selon la Pr Christine M. Lovly, cancérologue à l’université Vanderbilt (États-Unis).

Réalisée sur 358 patients, l'étude montre que l'association d'une chimiothérapie traditionnelle à une immunothérapie, avant chirurgie, réduit de manière importante les risques de décès et de récidives. Pour cela, il faut que la tumeur soit bien localisée, opérable et sans métastases.

Il diminue de 40% le risque de décès

Si l’immunothérapie aide déjà à freiner l’évolution des cancers métastatiques, c’est sur les cancers plus précoces qu’elle prouve aujourd'hui son efficacité. Associer immunothérapie et chimiothérapie avant la chirurgie diminue de 40% le risque de décès à deux ans et de 37% celui de récidive. De plus, chez un quart des patients, la tumeur devient non cancéreuse après le traitement. En comparaison, ce chiffre tombe à 2% après une chimiothérapie seule.

"C’est un changement complet de l’évolution de la maladie. Les patients traités à Curie en 2017 sont encore vivants cinq ans plus tard!", se réjouit le Dr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à la tête de l’institut du thorax Curie-Montsouris, lors d'une conférence de presse rapportée par Le Figaro.

La survie sans retour ou progression de la maladie est de 31,6 mois avec ce double traitement, contre 20,8 mois avec la chimiothérapie seule. À deux ans, 63,8% des patients du premier groupe n’ont pas vu la maladie revenir, contre 45,3% dans le second groupe.

Déjà autorisé aux États-Unis

Ce traitement consiste à associer trois séances d'immunothérapie, boostant le système immunitaire, à une chimiothérapie et présente ainsi l'avantage d'être relativement court: deux mois au total. La lourdeur du traitement pour le patient et son coût pour la collectivité sont donc eux aussi réduits. La clé de la réussite restant néanmoins de détecter, chez un maximum de patients, la maladie à un stade précoce.

Avant même la publication de l'étude, cet nouveau traitement néoadjuvant a reçu l'autorisation de l'agence fédérale de santé américaine (FDA) pour être utilisé aux États-Unis.

Salomé Robles