Un fort radioactif en Seine-Saint-Denis

Des mesures de radioactivité réalisées au Fort de Vaujours, en banlieue parisienne, ont mis en évidence un niveau de rayonnement 10 à 20 fois supérieur à la normale.

En février dernier, la préfecture de Seine-et-Marne a demandé à l'Autorité de Sûreté nucléaire (ASC) de procéder à des mesures de radioactivité au Fort de Vaujours. Les résultats sont sans équivoque, "un niveau de rayonnement 10 à 20 fois supérieur au niveau naturel" a pu être constaté.

L'origine du problème vient du passé militaire et nucléaire du bâtiment. Utilisé pour le stockage de munitions pendant la Seconde Guerre mondiale, il a ensuite été exploité par la poudrière de Sevran, puis occupé par le centre d'études sur les poudres et explosifs du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Pour finir, c'est sur ce site que l'armée y testait les détonateurs de bombes factices avec de l'uranium.

Une entreprise sur le point d'exploiter le site radioactif

Même si ce centre a été fermé par le CEA en 1997, la mise en évidence de la présence d'uranium préoccupe les riverains et les élus écologistes. Car depuis 2010 une partie du terrain a été rachetée par la société Placoplatre, une filiale du groupe Saint-Gobain, afin d'exploiter des bancs de gypse qui se trouvent sous le fort, dont elle se servirait de matière première pour la fabrication de plâtre.

Ainsi, la reconnaissance par l'ASC de la radioactivité du site contrecarre le projet de carrière à ciel ouvert, que souhaitait mettre en place l'entreprise sur les ruines du fort. "L'uranium, c'est un radiotoxique, par inhalation et par ingestion", explique Christophe Nedelec, militant écologiste, qui s'inquiète de la santé des ouvriers qui devraient être amenés à réaliser les travaux de démolition. Pour le moment le projet est retardé et l'ASC aura pour mission d'inspecter régulièrement les travaux de la société.

C.D avec François Pitrel