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Un an après le premier Français mort du Covid-19, Crépy-en-Valois veut tourner la page

Épicentre de l'épidémie en France, la commune de l'Oise se rappelle de manière amère de cette période, durant laquelle de nombreux locaux estiment avoir été laissés pour compte.

C'était il y a un an, jour pour jour. Quelques semaines après l'apparition des premiers cas de Covid-19 sur le territoire national, un professeur de 60 ans devenait le premier Français à succomber du coronavirus à Crépy-en-Valois, dans le département de l'Oise. Dès lors, la commune d'un peu moins de 15.000 habitants située à une centaine de kilomètres de Paris devenait l'épicentre de la maladie en France.

Pestiférés

Dans les rues de la commune, les Crépynois se souviennent de cette période encore douloureuse. "Personnellement, je connaissais toute sa famille. Franchement, ça m’a fait beaucoup de peine", explique une passante au micro de BFMTV. Une seconde riveraine se remémore quant à elle la manière avec laquelle la ville avait été traitée à l'époque. "On a appris la chose par la presse, on a été considérés comme des pestiférés" dit-elle, amère.

De son côté, Philippe Pinilo, le médecin de la victime qui a suivi le patient dès les premières heures de sa contamination, est encore marqué par les événements de l'année passée.

"Je me rappellerai toujours, rien qu'en le voyant se lever de la chaise, je me suis dit 'wow, il se passe quelque chose de différent'. C'était quelqu'un de complètement transformé", détaille-t-il.

Auprès de LCI, un second médecin de Crépy-en-Valois, Stéphanie Quéant, fait également un constat amer un an après les faits. "On a été touchés de plein fouet avant même de comprendre qu'il s'agissait du Covid-19", résume-t-elle.

"On criait au secours"

Très rapidement, Crépy-en-Valois devient le premier "cluster" identifié dans le pays. Le maire de la commune, Bruno Fortier, se remémore sur notre antenne ces jours difficiles pour sa commune:

"Tous les jours on apprenait des mauvaises nouvelles et un matin on a annoncé cinq morts. C'est un cauchemar, je me demande dans quoi on était parti, personne ne pouvait imaginer la situation dans laquelle on allait se retrouver", souligne-t-il.

D'autant que, comme reprend Nadège Lefebvre, présidente du conseil départemental, dans les colonnes d'Aujourd'hui en France, les autorités n'ont pas, à ses yeux, immédiatement pris la mesure de la situation sanitaire.

"Les premiers jours, on criait au secours, on disait que nous n’étions pas prêts et les autorités de santé nous demandaient seulement de remonter les informations, nous n’avions pas de directives", se souvient-elle, évoquant une rencontre "dans une petite salle sans masque" avec celui qui était fraîchement nommé ministre de la Santé.

Un an plus tard, Crépy-en-Valois souhaite définitivement tourner la page. Pourtant, cette reconstruction est désormais ralentie par la situation actuelle dans le département de l'Oise, où le taux d'incidence équivaut à 276 contaminés pour 100.000 habitants. Une région d'ailleurs placée sous "surveillance renforcée" depuis la prise de parole du Premier ministre Jean Castex ce jeudi soir.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV