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Tunisie: Guaino concède tout au plus des "maladresses" de Paris

Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a rejeté les critiques sur la gestion de la crise tunisienne par la France, déclarant que la France n'avait pas à être le gendarme de la Méditerranée. /Photo prise le 26 octobre 2010/REUTERS/Jean Blo

Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a rejeté les critiques sur la gestion de la crise tunisienne par la France, déclarant que la France n'avait pas à être le gendarme de la Méditerranée. /Photo prise le 26 octobre 2010/REUTERS/Jean Blo - -

PARIS (Reuters) - La France n'a pas à être le gendarme de la Méditerranée, a déclaré lundi le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino,...

PARIS (Reuters) - La France n'a pas à être le gendarme de la Méditerranée, a déclaré lundi le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, rejetant les critiques sur la gestion de la crise tunisienne par la France.

Pour l'opposition, Paris a trop tardé à réagir face à la contestation sociale et politique qui a abouti, vendredi, à la fuite du président Ben Ali en Arabie saoudite.

"Qu'auriez-vous voulu que le gouvernement fît", s'est interrogé Henri Guaino sur RTL. "Ça n'est pas à la France d'être le gendarme de la Méditerranée".

"Qu'il y ait pu avoir des maladresses ou des incompréhensions, après tout cela est possible mais ce n'est pas le sujet. La question est de savoir ce que la France devait faire. Imaginez que la France intervienne dans les affaires intérieures d'un ancien protectorat. Qu'aurait-on dit ?", a-t-il poursuivi.

"Personne, ni dans l'opposition, ni dans la majorité, ni chez les experts, ni dans les services spécialisés, même pas les Tunisiens, ne pouvait prévoir que les choses iraient si vite, si loin et qu'elle seraient aussi rapidement dramatiques", a-t-il fait valoir.

Les autorités françaises ont annoncé samedi avoir pris des dispositions pour bloquer des mouvements suspects d'avoirs de l'ex-président tunisien Zine el Abidine Ben Ali et de son entourage en France.

"FACILE" POUR OBAMA

Vendredi soir, la France a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas les accueillir sur son territoire au terme d'une semaine de déclarations extrêmement prudentes sur la situation en Tunisie.

La ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a provoqué un tollé à gauche en proposant à Tunis l'aide de la France en matière de maintien de l'ordre.

"Je crois qu'elle l'a fait sans mauvaise intention du tout à partir d'une analyse qui était la sienne", a dit Henri Guaino.

"Il est très difficile pour les gouvernements de ne pas tenir compte des situations de fait, de ne pas coopérer avec les gouvernements qui sont en place surtout pour des pays vis-à-vis desquels nous entretenons des relations qui sont à peine de la politique étrangère", a-t-il justifié.

La Tunisie, le Maroc ou l'Algérie, "c'est presque un problème de politique intérieure pour la France, tellement les liens sont étroits", a-t-il ajouté.

A l'avenir, "la France fera tout pour soutenir le processus démocratique", a assuré le conseiller présidentiel.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont rapidement salué la mobilisation des Tunisiens cette semaine, ce qui a accentué la comparaison avec la discrétion française.

Pour Henri Guaino, pris séparément, les gouvernements des pays européens "n'ont pas dit beaucoup plus que ce qu'a dit le gouvernement français" et "pour l'Amérique, la Méditerranée, c'est loin".

Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a abondé dans ce sens, défendant la "circonspection légitime" adoptée par la France.

"C'est presque facile pour le président Obama de dire 'bravo et good luck' mais il est loin, il y a moins d'Américains en Tunisie et de Tunisiens aux Etats-Unis. Nous nous sommes tenus à une certaine prudence", a-t-il expliqué sur France 2.

Laure Bretton, édité par Yves Clarisse