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Transmission, mortalité, vaccin... Les réponses aux questions que pose le nouveau coronavirus 

Une modélisation du coronavirus

Une modélisation du coronavirus - Alissa ECKERT / Centers for Disease Control and Prevention

Selon un dernier bilan, 38 personnes ont été infectées en France par le coronavirus. Alors que le risque d'une épidémie suscite une vive inquiétude, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet répond aux questions de BFMTV sur le Covid-19.

Quelque 80.000 personnes sont désormais concernées, au niveau mondial, par le nouveau coronavirus. Parmi elles, 38 cas, dont deux morts, ont été recensés en France, selon le dernier bilan annoncé par Olivier Véran ce jeudi soir. À l'heure des craintes face à une épidémie potentiellement très contagieuse, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, de l'Institut Pasteur a répondu aux questions de BFMTV, afin de faire un point sur l'avancée des connaissances scientifiques sur le Covid-19.

  • Le nouveau coronavirus est-il plus mortel que la grippe saisonnière?

"Il y a différentes façons de comptabiliser la mortalité d'un virus", insiste Arnaud Fontanet. D'une part, on calcule "combien de personnes sont infectées", d'autre part, "la proportion de celles-ci qui va décéder". Ce nouveau coronavirus tue "1 personne pour 100 infectées", tandis que la grippe saisonnière tue "1 personne pour 1000". En revanche, la grippe saisonnière est plus contagieuse, c'est-à-dire qu'elle affecte plus de personnes.

"À la fin, le bilan en terme de nombre absolu de morts sera vraisemblablement plus important pour la grippe saisonnière", affirme l'épidémiologiste à notre antenne.
  • Le Covid-19 est-il plus virulent que les précédents coronavirus?

Il apparaît moins mortel que ses deux prédécesseurs. En 2002-2003, le précédent SRAS a fait 774 victimes, soit environ un taux de mortalité proche des 10%. Quant au MERS présent au Moyen-Orient depuis 2012, il a un taux de mortalité aux alentours de 35%

  • Quel est le principal vecteur de transmission?

La transmission se fait par voie respiratoire. "Les postillons sont chargés et vont affecter autrui. Ils peuvent rester sur des surfaces inertes, comme des tables, des poignées de porte, ou des boutons d'ascenseur", cite Arnaud Fontanet. Et de rappeler le conseil élémentaire: "l'hygiène des mains est primordiale."

  • Quelle est la période d'incubation?

La durée moyenne est d'environ six jours et la période maximale est de 12 jours, "d'où la quarantaine de 14 jours", rappelle l'épidémiologiste.

  • Quelle est l'origine du virus?

Le coronavirus a pour origine "le marché dans la ville de Wuhan (Chine) où il est vendu des animaux sauvages". Selon Arnaud Fontanet, "au tout début, il y a eu une chauve-souris", mais ce n'est pas exactement ce virus qui a été transmis à l'homme. Il semble qu'un petit mammifère appelé le "pangolin", soit le chaînon manquant:

“Le bon sens voudrait donc qu’on laisse ces animaux tranquilles dans leur milieu sauvage”, estime l'épidémiologiste.
  • Existe-t-il un traitement?

Les scientifiques essayent actuellement "le traitement du VIH, d'Ebola, d'Interféron et la Chloroquine", cite Arnaud Fontanet. Ce dernier, un ancien traitement antipaludique, a suscité beaucoup d'espoir ces dernières 48 heures. Toutefois, il convient d'être "prudent": "Il n'y a pas de chiffre ni de statistiques assez détaillés", assure-t-il.

  • Sommes-nous proches de trouver un vaccin?

Selon l'épidémiologiste, un vaccin pourrait être trouvé dans un calendrier de "12 à 18 mois". Mais il n'y a aucune certitude: "On en cherche encore un pour le MERS", rappelle-t-il.

Esther Paolini