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Santé

Téléphone portables et ondes: comment réduire le risque d'exposition ?

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Quels sont les bons comportements à adopter avec un téléphone mobile pour réduire son exposition aux ondes? Le ministère de la Transition écologique et solidaire lance une campagne d'information "téléphone mobile et santé" pour répondre à cette question alors que leurs effets sanitaires à long terme est une problématique qui fait débat.

Bon ou mauvais pour la santé? Il n’existe pas aujourd’hui de preuve scientifique démontrant que l’usage des téléphones mobiles présente un risque. Cependant, faute d’un recul suffisant, des interrogations subsistent sur les éventuels effets néfastes des radiofréquences. Comme l'explique l'OMS, ce type d'ondes électromagnétiques a pour principale origine les antennes de radio, de télévision, de radar, de téléphones portables ou encore les fours à micro-ondes.

Or, certains consommateurs ont un usage intensif des téléphones mobiles, et ce de plus en plus jeune: 75% des mineurs équipés d'un mobile l'ont été avant 14 ans selon le ministère de la Transition écologique et solidaire. L'exposition aux ondes électromagnétiques n'a rien d'un phénomène nouveau cependant, au cours du vingtième siècle, elle a augmenté régulièrement. La question qui fait débat est de savoir si une exposition faible mais prolongée, comme c'est le cas avec un portable, est susceptible de représenter un danger.

Ce téléphone émet lors d’un appel, de l’envoi d’un message ou de données et sans activité particulière de l’utilisateur, il émet régulièrement lors des tâches de synchronisation ou de signalisation. Dans un contexte où plus de 90 % des adultes et des enfants n'utilisent pas de kit mains libres, le ministère lance une campagne qui s'appuie sur les recommandations de l'Anses* pour promouvoir un usage responsable des téléphones mobiles avec six comportements à adopter au quotidien.

Privilégier le kit mains-libres et les messages écrits

Le ministère recommande ainsi d'utiliser le plus fréquemment possible le kit mains-libres ou le haut parleur car en éloignant le téléphone portable de la tête, ces deux fonctionnalités permettent de diminuer l'exposition aux ondes. De même, les conversations trop longues sont à éviter puisqu'une communication prolongée augmente sa durée. Mieux vaut donc utiliser le plus souvent possible les messages textes pour communiquer.

"En privilégiant ces messages (messages instantanés, SMS, courriels...), un téléphone émet moins d’ondes, car il se connecte à l’antenne relais la plus proche uniquement le temps d’envoyer le message.", explique le ministère. C'est pourquoi il est aussi déconseillé de maintenir son téléphone à l'oreille dans les transports: lors d’un appel en mouvement, ce dernier entre successivement en relation avec différentes antennes-relais et peut élever sa puissance au niveau maximum pour les rechercher.

A l'inverse, lorsque la réception est bonne, le téléphone diminue sa puissance d’émission au minimum nécessaire pour assurer une bonne liaison. Outre privilégier les bonnes zones de réception, le ministère recommande aussi de bien choisir son téléphone et de préférer celui dont le DAS (débit d’absorption spécique), qui s'exprime en watt par kilogramme, est le plus faible possible. Cette valeur quantifie l’exposition du corps aux ondes émises par un téléphone mobile.

Que dit la réglementation?

Dans le cas de ces téléphones ou des oreillettes bluetooth, le DAS mesuré correspond à une utilisation à l’oreille, et donc à l’énergie absorbée dans la tête. Dans le cas des clés 3G, souris d’ordinateur sans fil, montres GSM, le DAS mesuré correspond à une utilisation près du corps, et donc à l’énergie absorbée dans le tronc. "Tous les mobiles commercialisés en France ont l’obligation réglementaire d’avoir un DAS inférieur à 2 W/kg", précise le ministère.

A noter que ce dernier déconseille l'utilisation de "dispositifs anti-ondes" (patch à coller sur le téléphone, système à placer à proximité de l’antenne, étui de protection), ces accessoires censés réduire le niveau d’exposition aux ondes radiofréquences mais qui sont en réalité loin d'être efficaces. En effet, "ces dispositifs sont sans effet, ils peuvent même être contre-productifs lorsqu’ils obligent le téléphone mobile à augmenter sa puissance d’émission".

Si des doutes persistent sur des effets sur l'état de santé général, il est en revanche connu que les porteurs d’un implant électronique (pacemaker, neurostimulateurs, pompe à médicament...) doivent se montrer vigilants et toujours faire en sorte d'éloigner leur téléphone mobile d’au moins 15 cm de leur appareil médical pour éviter tout risque d’interférence.

Alexandra Bresson