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Santé

Système U retire 90 substances toxiques des produits de sa marque distributeur

Un rayon de supermarché (image d'illustration)

Un rayon de supermarché (image d'illustration) - Denis Charlet-AFP

Le distributeur Système U doit annoncer ce jeudi avoir supprimé 90 substances toxiques de 6.000 produits de sa marque maison. L'enseigne a mis en place il y a plusieurs années une politique de substitution des composants les plus controversés.

Alors que la présence de substances toxiques dans des infusions ou les couches pour bébé a été révélée, l'enseigne de grande distribution Système U, qui a mis en place il y a plusieurs années une politique de substitution des substances toxiques, a lancé une campagne de communication pour rappeler qu'elle retirait progressivement de ses produits maison les composants les plus controversés.

"Pour le consommateur, certaines substances présentes dans les produits de consommation courantes suscitent des interrogations sur les potentiels risques pour la santé", indique le distributeur sur son site internet. "Conscient de ces craintes et de l'attente des consommateurs vers des produits de plus en plus simplifiés, nous avons pris le parti de ne pas nous réfugier uniquement derrière la réglementation et avons considéré qu'aller au-delà de celle-ci en supprimant peu à peu ces substances controversées faisait partie de notre mission vis-à-vis de nos clients."

90 substances dans 6.000 produits

Ainsi, Système U doit annoncer ce jeudi, assure Le Parisien, que 90 substances contestées - dont la liste a été diffusée - ont été bannies de la composition de quelque 6.000 produits de sa marque distributeur.

"Notre but n'est pas de jeter l'opprobre sur telle ou telle substance", a indiqué au quotidien Thierry Desouches, porte-parole de l'enseigne qui représente 1.550 magasins en France. "Mais le fait est que certains produits posent question à nos clients. Alors quand on peut leur proposer des solutions alternatives, on le fait."

Parmi ces substances controversés: des OGM, des insecticides, des herbicides mais aussi des colorants et des conservateurs. Ont ainsi disparu l'huile de palme, présente dans les pâtes à tartiner, le glutamate, un exhausteur de goût suspecté de neurotoxicité et de favoriser le surpoids, et le controversé colorant caramel, un additif désigné par le code E150dclassé "peut-être cancérigène" par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé. L'aspartame, un édulcorant artificiel qui fait l'objet d'un vif débat, a quant à lui déjà été supprimé il y a trois ans.

"Les consommateurs ont gagné"

Système U n'est pas le premier géant de la grande distribution à prendre une telle initiative. Comme le rappelle le quotidien, "dès 1999, Carrefour a supprimé les OGM de tous les produits de sa marque" et "en 2005 l'enseigne a éliminé 58 des additifs les plus contestés". E.Leclerc a également annoncé au mois de novembre vouloir supprimer tous les emballages potentiellement cancérigènes des produits présentés dans ses rayons en 2017.

"Quand il y a polémique autour d'un produit, c'est qu'il y a suffisamment de données scientifiques montrant que cette substance pose question", a remarqué le chimiste toxicologue André Cicolella, président du réseau Environnement santé, interrogé par Le Parisien. "Que la grande distribution prenne les devants sans attendre un changement de réglementation me semble une bonne chose".

Pour Patrice Halimi, secrétaire général de l'Association santé environnement France, qui rassemble près de 2.500 professionnels de santé, ce type de mesure est "la démonstration que les consommateurs ont gagné", estime-t-il dans les colonnes du quotidien.

"Il y a dix ans, aucun supermarché n'avait de rayon bio. Aujourd'hui, ils en ont tous. Et ce n'est plus un truc de bobos. Les clients sont de mieux en mieux informés et exigent des produits plus sains."
Céline Hussonnois-Alaya