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Santé

Sommeil: les écrans de smartphones, démons de vos nuits

Les smartphones et tablettes ont pris une telle ampleur qu'ils envahissent les nuits de leurs utilisateurs, et pas de la meilleure des manières. Selon une étude pour l'Institut national du sommeil et de la vigilance, 52% des jeunes adultes dorment avec leur smartphone allumé dans le lit.

C'est un chiffre étonnamment élevé, symptomatique d'une génération accrochée à son téléphone: en France, 52% des jeunes adultes dorment avec leur smartphone allumé dans leur lit, et la moitié d'entre eux n'hésitent pas à se réveiller en pleine nuit pour répondre à des messages.

De plus en plus, les écrans de smartphones et tablettes sont la cause d'un manque de sommeil. Selon Damien Léger, médecin des hôpitaux de Paris et spécialiste du sommeil, "ils ont un double effet néfaste".

"Du côté psychologique, le fait d'être tout le temps en contact provoque une excitation, qui nous empêche de dormir. De l'autre, la lumière est stimulante et retarde la mélatonine", explique-t-il.

La mélatonine est une hormone sécrétée par l'horloge biologique lorsque la lumière commence à diminuer en soirée, et qui conditionne le cerveau au sommeil. Si une lumière vient gêner la vision alors qu'il se fait tard, la production de mélatonine est retardée.

"Il faut surtout éviter les lumières à proximité des yeux ou les lumières bleues, qui sont les plus excitantes", conseille ainsi Damien Léger.

Pas uniquement les jeunes

Le médecin est catégorique, "c'est une question qui touche beaucoup de gens". "Ça ne touche pas uniquement les jeunes, même s'ils sont la génération smartphone. Beaucoup de gens sont dépendants à leurs tablettes", clarifie-t-il. Le médecin regrette que le smartphone ne soit plus "un objet d'utilité, mais une sorte de doudou électronique".

Pour lui, les gens ont de plus en plus de mal à se coucher. Les smartphones ont entraîné "une modification des comportements très notable la journée qui se poursuit la nuit, alors que c'est une période réservée à la récupération", souligne-t-il, ajoutant que "les gens ne font pas de coupure, ils sont avec leur messagerie jusqu'à l'endormissement."

Privilégier le réveil classique au téléphone

La question qui préoccupe principalement les médecins est celle de la privation de sommeil. "De plus en plus de gens se couchent tard et se lèvent tôt parce qu'ils travaillent ou étudient. Ils ne dorment que quatre ou cinq heures par nuit". Ce manque de sommeil s'avère vite dangereux pour la santé.

"Si nous dormons moins de six heures par nuit, il y a plus de risques d'obésité, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, de dépression et d'accident", liste Damien Léger.

Pour faire en sorte de limiter les risques, il est préférable d'éteindre son smartphone au moment de rejoindre son lit. "Le mieux, c'est d'opter pour un bon vieux réveil classique", préconise le médecin. Et bien sûr, il faut dormir. "Au moins sept heures par tranche de 24 heures pour les adultes", précise-t-il finalement.
F. H. avec Julie Guillot et Amélie Pateyron