Somme: faute de personnel, une maternité suspend les accouchements pendant le mois de juin

Le manque d'anesthésistes contraint l'hôpital de Péronne, dans la Somme, à la fermeture "provisoire" de la maternité pendant un mois. Une décision qui a des conséquences pour les futures mères.

Mauvaise nouvelle pour les futures mères qui avaient prévu d'accoucher à la maternité de Péronne, dans la Somme. À cause du manque d'anesthésistes, la direction de l'hôpital a décidé une fermeture "provisoire" du service, entre le 30 mai et le 1er juillet. Aucun accouchement ne sera effectué pendant cette période, la faute à "un contexte de forte tension sur les personnels médicaux au niveau national".

Pourtant, Sophie, qui habite à une dizaine de minutes de l'établissement, avait prévu d'y accoucher aux alentours du 11 juin. Enceinte de huit mois et demi, elle pensait donner naissance dans la maternité la plus proche de chez elle.

"Je me retrouve un petit peu embêtée", témoigne la future maman au micro de BFMTV.

"Il va falloir que je prenne les devants"

Comme elle, plusieurs femmes vont devoir se tourner vers les autres maternités de la région (Saint-Quentin, Amiens, Chauny, Cambrai ou Arras, par exemple). Une solution qui n'est pas la plus évidente, explique Sophie.

"De la maison à Péronne, j'ai dix minutes, donc c'était pratique et rassurant", fait-elle valoir.

"Là, je vais avoir 45 minutes de route. Donc si j'ai des contractions, il va falloir que je prenne les devants et parte assez rapidement pour ne pas accoucher dans la voiture", poursuit Sophie.

Une maternité déjà fermée pendant les fêtes

Dans son communiqué la direction de l’hôpital de Péronne précise que le suivi de maternité continuera de se faire sur place. D'autant que cette situation n'est pas une première, rappellent nos confrères de France Bleu Picardie. Fin 2022, pendant deux semaines, les accouchements avaient été suspendus à la maternité... à cause du manque de pédiatres.

Pour Jérémy Fromentin, secrétaire de la CGT de l'hôpital de Péronne, le manque d'anesthésistes en juin et la question des accouchements n'est donc qu'une partie du problème.

"C'est tout le fonctionnement de l'hôpital qui est remis en cause", assure-t-il. "S'il n'y a pas d'anesthésiste, on ne peut pas utiliser le bloc opératoire. Du coup, ça a des conséquences sur le service de chirurgie."

"C'est vraiment tout l'hôpital qui est gêné par ce manque de personnel", martèle le syndicaliste.

Hugo Smague, avec Ariel Guez