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Santé

Six idées reçues sur l'allergie

Lorsqu'un ou deux allergènes sont responsables de manifestations allergiques gênantes, l'allergologue peut proposer à son patient une désensibilisation.

Lorsqu'un ou deux allergènes sont responsables de manifestations allergiques gênantes, l'allergologue peut proposer à son patient une désensibilisation. - iStock - AlexRaths

A l’occasion de la 11e édition de la Journée Française de l’Allergie, l’association Asthme & Allergies a réalisé un sondage pour mieux comprendre la perception de la maladie. Les résultats montrent que celle-ci souffre encore d’un profond manque de reconnaissance.

> Idée reçue n°1 - "L'allergie n'est pas une maladie"

Un sondage Ifop réalisé pour l’association Asthme & Allergies à l'occasion de la 11e édition de la Journée Française de l’Allergie démontre que 34% des personnes interrogées se déclarent allergiques mais paradoxalement, 47% d'entre elles estiment que l’allergie n’est pas considérée comme une vraie maladie. Pour 61% des malades, leur entourage a même tendance à la banaliser.

L’allergie est pourtant une vraie maladie qui se manifeste sous différentes formes (alimentaire, respiratoire, cutanée) selon les individus. Elle est souvent modérée mais elle peut être aussi plus ou moins grave. L'OMS classe d'ailleurs l’allergie "4e maladie au plan mondial".

> Idée reçue n°2 - "L'allergie survient seulement dans l'enfance"

"On peut devenir allergique à n’importe quel âge, même si on n’a jamais présenté de manifestations auparavant", affirme à Santé Magazine Christine Rolland, directrice de l’association Asthme & Allergies. Or, seulement 55% des sondés en ont conscience selon le sondage.

L’allergie a longtemps été considérée comme une maladie infantile mais si "elles sont particulièrement fréquentes chez les enfants et les jeunes adultes, tout le monde peut en souffrir, avec des variations selon les pays et l’âge", précise l'Inserm qui ajoute, à titre d'exemple, que la prévalence des allergies alimentaires oscillerait entre 2% chez l’adulte et 5% chez les enfants.

> Idée reçue n°3 - "L'allergie, c'est seulement au printemps"

Certes, on parle "d'allergies saisonnières", notamment en ce qui concerne la rhinite ou "rhume des foins" mais cette affection peut apparaître n'importe quand selon les saisons polliniques des végétaux. Elle peut ainsi survenir en hiver en cas d’allergie au pollen de cyprès ou au début de l’automne, pour les pollens d’herbacées.

Plus généralement, "une allergie peut se présenter toute l’année. Par exemple chez les personnes allergiques aux acariens, à certains aliments ou médicaments et chez les personnes dont l’asthme d’origine allergique est lié à un virus respiratoire", précise Christine Rolland. C'est donc en permanence qu'il faut guetter l'apparition des symptômes.

> Idée reçue n°4 - "Le meilleur moyen de se protéger, c'est de rester chez soi"

"On a tendance à penser que l’air intérieur est moins pollué que l’air extérieur et qu’il faut donc privilégier le domicile mais l’air intérieur est cinq à dix fois plus pollué", indique Christine Rolland. En cause, certains allergènes (acariens, poils d’animaux, moisissures, produits d’entretien) qui sont susceptibles de provoquer ou d’aggraver l’allergie, mais aussi d'autres polluants domestiques comme le tabac ou les désodorisants et bougies parfumées. Il est donc important de veiller à conserver un environnement intérieur sain en aérant son logement. Sans oublier de se protéger des polluants extérieurs, des facteurs aggravants bien connus, comme le pollen ou la pollution.

> Idée reçue n°5 - "Il n'y a pas de traitements fiables"

Le sondage montre que 39% des Français pensent "qu'il faut apprendre à vivre avec l’allergie car cela ne se soigne pas". Mais l’allergie n’est pas une fatalité si elle est identifiée et prise en charge dès l’apparition des premiers symptômes. Un diagnostic précoce accroît l’efficacité des traitements, améliore le quotidien et évite le développement de nouvelles allergies. Dès l’identification des 1ers signes, il est donc essentiel de consulter son médecin traitant, qui pourra orienter vers un allergologue qui prescrira un traitement adapté. "Il est établi en fonction de la sévérité des symptômes. Il peut aller de la prise d’antihistaminique à la désensibilisation.", souligne Christine Rolland.

> Idée reçue n°6 - "Une allergie ne peut pas s'aggraver"

L’allergie est une maladie évolutive. De l’allergie à l’allergie sévère, il n’y a donc qu’un pas, c'est pourquoi la personne allergique doit bénéficier d’un suivi régulier. "Une personne allergique ne doit pas se dire que ‘ce n’est pas grave' et que ‘ça va passer'. Une rhinite allergique qui n’est pas soignée peut évoluer vers de l’asthme dans 30% des cas", indique Christine Rolland.

Selon l'association Asthme & Allergie, l’errance thérapeutique est en moyenne de sept ans. Sept ans pendant lesquels la maladie altère l'état de santé et donc la qualité de vie (fatigue, stress). Outre ce risque, une allergie qui s'aggrave peut qui plus est freiner les projets personnels ou professionnels.

Alexandra Bresson