BFMTV
Santé

Sida: les résultats encourageants d'un vaccin testé à Marseille

Mise au point d'un vaccin. (illustration)

Mise au point d'un vaccin. (illustration) - William Thomson Cain - AFP

Selon une étude dont La Provence publie les conclusions, un essai thérapeutique sur l'homme ravive l'espoir de vaincre un jour le sida.

Neuf patients atteints du sida ont réagi de manière très favorable à un vaccin thérapeutique, révèle mardi La Provence. Le traitement a si bien fonctionné que ces personnes "traitées par le vaccin candidat auraient atteint la première étape de guérison du sida", quand "la présence de cellules infectées dans le sang est devenue totalement indétectable". Le quotidien relève qu'"à l'exception du cas unique du 'patient' de Berlin'", il s'agit d'une première mondiale. 

L'avancée n'a cependant pas trouvé jusque là beaucoup d'écho, car les docteurs Erwann Loret et Isabelle Ravaux "se sont astreints au silence". Leurs travaux, dont cette dernière phase a été lancée en février 2013, devraient cependant être publiés "ces jours-ci" dans la revue américaine Retrovirology

Neuf patients sur 46 en rémission

Les recherches se sont déroulées au Centre d'investigation clinique de l'hôpital de la Conception, à Marseille. Le candidat-vaccin a été testé sur 46 volontaires atteints par le VIH et sous trithérapie. Le protocole qui a duré un an "a consisté en trois injections, à des doses différentes, réalisées sur quatre groupes, dont un placebo".

La trithérapie a ensuite été interrompue et les patients ont été mis en observation pour prévenir un "rebond viral", autrement dit une recrudescence du virus, quelques mois après la prise du traitement. Le vaccin appelé Tat OYI cible une protéine du virus VIH dite TAT qui entrave le fonctionnement du système immunitaire.

De manière très schématique, à partir du moment où cet obstacle est balayé, le virus peut être éliminé par l'organisme aidé de ces nouveaux anticorps et d'une trithérapie dont l'efficacité se trouve démultipliée. Le bénéfice est double puisque le traitement habituel est lourd d'effets secondaires pour les patients. Sans les anti-Tat, "la disparition des cellules infectées nécessiterait au moins 70 ans de trithérapie", note encore La Provence.

Un vaccin du même type avait déjà montré une efficacité sur des animaux, souris et lapins et, en 2001, sur des macaques. Mais la formule marseillaise présente cet avantage de ne pas utiliser d'adjuvant à base d'aluminium, qui tout en augmentant la réponse immunitaire, peut se révéler toxique. La piste très prometteuse donnera lieu à d'autres essais de plus grande ampleur en Europe et aux Etats-Unis. Deux ans après le début du traitement, trois des personnes traitées ne montrent plus aucune trace de VIH.

David Namias