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Santé

Sida: le nombre de nouveaux cas a baissé de 16% en trois ans à Paris

La baisse est la plus importante chez les hommes homosexuels et les bisexuels pour lesquels elle grimpe à 22% et 28% si l'on considère uniquement les hommes nés en France.

Le nombre de nouveaux diagnostics de séropositivité a diminué de 16% entre 2015 et 2018 à Paris, a annoncé la ville et les autorités sanitaires ce lundi. Ainsi, 906 Parisiens et Parisiennes ont appris être séropositifs en 2018, contre 1.078 en 2015.

"C'est une vraie bonne nouvelle! Cela faisait dix ans que nous n'avions pas observé de baisse des nouvelles contaminations", a félicité sur BFM Paris Aurélien Beaucamp, président de l'association Aides. Selon les derniers chiffres nationaux officiels, publiés fin mars, 6.400 personnes avaient découvert leur séropositivité en France en 2017, un nombre qui ne baisse, en effet, plus depuis plusieurs années.
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Le déploiement de la PrEP salué

"Cela prouve que tout ce que nous portons depuis plusieurs années, notamment le dépistage systématique répété et précoce des populations les plus vulnérables, l'accès à la prévention et l'accès à la PrEP, portent leurs fruits", poursuit Aurélien Beaucamp.

La PrEP ("prophylaxie pré-exposition") consiste à prendre, alors que l'on n'est pas contaminé par le virus du sida, des comprimés de Truvada ou de ses génériques, médicament initialement destiné aux séropositifs, pour faire barrage au virus avant une relation à risque. "C'est très facile d'utilisation. Il faut prendre une première pilule 24h avant la relation à risques, une autre pilule le lendemain et une dernière 48h après", rappelle le président d'Aides.

Une baisse de 22% chez les homosexuels

La baisse est la plus importante chez les hommes homosexuels et les bisexuels pour lesquels elle grimpe à 22% et 28% si l'on considère uniquement les hommes nés en France. 

"Mais sur d'autres populations, les femmes et les homosexuels et bisexuels nés à l'étranger, la baisse est bien moindre", déplore néanmoins Aurélien Beaucamp. "Il reste énormément de choses à faire pour ces populations."
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Selon le président de l'association, ces bons résultats dans la capitale s'explique notamment par l'opération Paris sans sida lancé en 2014.

"Aujourd'hui, il faut continuer. Nous voyons qu'à Paris, cela fonctionne mais ce n'est pas la seule ville en France. d'autres zones sont fortement concernées, notamment dans les Caraïbes et la Guyane. Il faut maintenant que l'opération fasse des petits dans ces zones et que des efforts soient faits au niveau financier et que des dispositifs soient déployés."

Cyrielle Cabot