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Santé

Sida: après la campagne polémique du gouvernement, celle d'Aides

Un des visuels de la campagne Révélation

Un des visuels de la campagne Révélation - Aides

Des couples, hétérosexuels et homosexuel, pratiquant des activités sportives tout en faisant l'amour. L'association Aides a diffusé quatre photos pour changer le regard sur les personnes séropositives, quelques jours après une polémique sur une campagne de prévention du ministère de la Santé.

Une nouvelle campagne de prévention contre le sida. Après l'affichage lancé -puis retiré à la demande de municipalités de droite- par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, l'association Aides a diffusé mardi quatre images mettant en scène des couples, homosexuel et hétérosexuels, dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le sida.

Les photos artistiques prises en noir et blanc présentent ces hommes et ces femmes nus -dont l'un des deux est séropositif- en train de pratiquer une activité sportive, de la danse au parachute en passant par la plongée sous-marine, tout en faisant l'amour. 

"Les séropositifs sous traitement ont beaucoup de choses à nous transmettre. Mais pas le virus du sida", indique le slogan.

"Ce qui pèse le plus, ce sont les discriminations"

Cette campagne, intitulée Révélation, a pour objectif de faire changer le regard sur les personnes séropositives. "C'est une information largement validée scientifiquement mais qui peine encore à se frayer un chemin jusqu'au grand public: une personne séropositive sous traitement ne transmet plus le virus", assure l'association sur son site internet.

"Car ce qui pèse aujourd'hui le plus sur la qualité de vie des personnes séropositives, ce n'est pas le virus. Ce sont les discriminations quotidiennes qu'elles subissent, assure Aurélien Beaucamp, président de Aides. Par peur du rejet, de nombreuses personnes s'empêchent d'avoir des relations affectives ou sexuelles, n'osent plus parler de leur pathologie, évitent de prendre leur traitement en public. Autant de situations qui les enferment dans une forme d'auto-exclusion."

"Coup de foudre, coup d'essai, coup d'un soir"

Concernant la précédente campagne qui a fait polémique, la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine a annoncé sur Twitter "saisir la justice" administrative "après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH".

L'entreprise JC Decaux a retiré les affiches de prévention contre le sida dans la nuit de mardi à mercredi. Un affichage contre lequel le maire Les Républicains d'Aulnay-sous-Bois avait décidé de prendre un arrêté pour l'interdire. Bruno Beschizza s'était opposé à cet affichage montrant des hommes homosexuels s'enlaçant, avec des messages comme "Coup de foudre, coup d'essai, coup d'un soir. Les situations varient. Les modes de protection aussi", invoquant la protection de l'enfance.

Contractuellement, l'entreprise est obligée de le faire si elle reçoit une demande écrite d'une municipalité. Une dizaine de villes, dont Angers, sur les 130 où la campagne est diffusée, ont écrit à JC Decaux.

Céline Hussonnois-Alaya