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Santé

Ségolène Royal "surprise" après un rapport européen sur le Bisphénol A

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal n'a pas caché sa surprise et ses doutes après le rapport de l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments, qui a, ce mercredi, temporairement "blanchi" l'usage du Bisphénol-A.

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal n'a pas caché sa surprise et ses doutes après le rapport de l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments, qui a, ce mercredi, temporairement "blanchi" l'usage du Bisphénol-A. - Joël Saget - AFP

Alors que la France a généralisé depuis le 1er janvier l'interdiction du Bisphénol A à tous les contenants alimentaires, l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a décidé de blanchir cet antioxydant controversé. De son côté, Ségolène Royal s'interroge sur le "poids des lobbies" dans cet avis.

C'est un avis étonnant qui a du mal à passer. La ministre française de l'Ecologie, Ségolène Royal, s'est dite ce mercredi "très surprise", s'interrogeant sur le "poids des lobbies", après la publication d'un rapport de l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) blanchissant provisoirement le Bisphénol A.

"Je suis très surprise par cet avis, curieusement lancé au moment où l'interdiction du Bisphénol A est entrée en application, le 1er janvier" en France", a réagi la ministre.

"Cet avis va à l'encontre d'avis d'autres structures qui, depuis des années" pointent les risques liés à l'exposition au Bisphénol A, a-t-elle souligné, indiquant qu'elle allait demander à l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) de se pencher sur les conclusions de l'Efsa.

Un avis prochainement expertisé

"Le ministère va faire expertiser cet avis, pour voir si le poids des lobbies n'est pas intervenu dans sa publication", a-t-elle ajouté, notant que lors de la dernière réunion des ministres européens de l'Environnement, où il avait pourtant été question des perturbateurs endocriniens, la sortie d'un tel rapport n'avait pas été évoquée.

Dans sa note publiée mercredi, l'Efsa estime que l'exposition au Bisphénol A "aux niveaux actuels" "ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs", même si de nombreux doutes restent à éclaircir.

Elle renvoie notamment aux résultats, attendus "dans deux à trois ans", d'une étude menée dans le cadre du programme national de toxicologie des États-Unis. Dans un rapport intermédiaire en janvier 2013, l'Efsa se montrait plus prudente, jugeant que le BPA pouvait être nocif, même s'il présentait un risque sanitaire "faible" au vu des taux réels d'exposition. Elle a entre-temps mené une consultation publique en ligne pour finaliser son opinion.

Aux avant-postes de la lutte contre cette substance considérée comme un perturbateur endocrinien, la France a généralisé depuis le 1er janvier l'interdiction à tous les contenants alimentaires de cet antioxydant et plastifiant, déjà banni des biberons européens depuis 2011.

La semaine dernière, une étudie publiée pat l'université canadienne de Calgary faisait état d'une nouvelle plutôt inquiétante: le Bisphénol-S (BPS), produit très largement utilisé en remplacement du BPA, pourrait être aussi, voire même plus nocif que son controversé prédécesseur.

Jé. M. avec AFP