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Santé: faut-il avoir peur des M&M's?

Pointés du doigt par José Bové mardi matin, sur BFMTV, les dragées M&M's sont-elles dangereuses pour la santé? Comme pour tous les bonbons, on connaît leur effet négatif sur les dents mais les nanoparticules présentes dans le produit représenteraient une vraie menace.

Sachet de dragées à l'appui, José Bové s'en est directement pris aux bonbons chocolatés M&M's, mardi matin, sur le plateau de BFMTV. Face à Jean-Jacques Bourdin, le député européen, célèbre pour ses coups de sang contre l'industrie agro-alimentaire, a alerté sur la nocivité de certaines nanoparticules contenues dans ces friandises. Et plus particulièrement sur le dioxyde de titane, un colorant, identifié dans les aliments sous le code "E171".

"Les seules études, qui ont été faites par des laboratoires français et suisses, ont montré jusqu'à présent qu'il y avait des risques de cancer", a ainsi expliqué José Bové. "Il n'y a eu aucune autorisation de mise sur le marché, c'est l'industrie qui impose ça", a-t-il ajouté, avant d'appeler le Français à boycotter ces produits.

José Bové a-t-il raison?

Les affirmations du député européen sont-elles exactes? Directement mis en cause, le groupe Mars Chocolat France, qui possède la marque M&M's, s'est défendu mardi. "Tous les ingrédients utilisés dans les produits Mars Chocolat France sont conformes aux critères de santé et sécurité les plus exigeants. Les produits Mars Chocolat sont conformes à la législation française et européenne", a ainsi affirmé le groupe.

Dans cette histoire, il semblerait que le groupe alimentaire et son détracteur aient tous les deux raison. Car tout est une histoire de quantité. Utilisé dans de multiples produits alimentaires, le dioxyde de titane figure bien sur la liste des colorants autorisés dans l’Union européenne, publiée en 2008. A l’époque, il avait été testé sous la forme de microparticules.

José Bové, lui, met en cause des nanoparticules, d'une taille 1.000 fois inférieure. A cause de leur taille minuscule, elles circulent plus facilement dans l’organisme, et pourraient ainsi présenter un danger pour la santé.

A terme, un "vrai danger de santé publique"

"Une étude du Commissariat à l'énergie atomique, en France, dit qu'effectivement, la nanoparticule de dioxyde de titane peut passer dans le sang et peut passer vers le cerveau", explique Adrien Brunetti, coordinateur du réseau Santé au sein de l'association France Nature Environnement, interrogé par BFMTV. "Elle peut accumuler et provoquer des maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson. Donc il faut s'attendre à de vrais dangers de santé publique si l'usage de ces produits est généralisé", poursuit-il. 

L’Union européenne devrait faire évoluer sa réglementation prochainement. La nocivité du dioxyde de titane sous forme de nanoparticule sera évaluée d’ici la fin de l’année 2015.

Adrienne Sigel, avec Céline Moncel et Antoine Pollez