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Santé

Santé et environnement sont liés pour une majorité de Français

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Pesticides, pollution des sols ou qualité des aliments... Autant de problématiques qui inquiètent une très grande majorité de Français selon un sondage de la Mutualité Française. Ils sont ainsi nombreux à aspirer à la mise en place d'actions en faveur de l'environnement.

En 1999, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait lors de la Conférence ministérielle Santé et environnement que "l’environnement est la clé d’une meilleure santé". C'est aussi ce que semblent penser les Français au regard d'un sondage Harris Interactif pour la Mutualité Française, à l'occasion d'un colloque sur le thème "Santé et environnement, nouveaux risques, nouvelles inégalités".

Les résultats montrent en effet que 92% des Français, il ne fait pas de doute qu’environnement et santé sont étroitement liés. Plus précisément, la moitié de ces sondés estiment estiment que l'environnement a une influence importante (50%), voire très importante (42%), sur leur santé. De fait, les Français se disent inquiets à l’égard de nombreux éléments susceptibles de nuire à leur santé.

C'est tout particulièrement le cas des pesticides pour lesquels 59% des personnes interrogées "s'inquiètent beaucoup", de la qualité des aliments (55%) et de la pollution des sols (45%). Viennent ensuite la qualité de l'eau du robinet (38%), les produits ménagers (29%), les ondes électromagnétiques (27%) et le bruit (25%).

En écho à leurs préoccupations, la plupart des sondés se disent impliqués dans des actions liant environnement et santé, le geste emblématique de ses actions étant le tri (déchets, piles, médicaments): 68% d'entre eux le font "systématiquement". Aérer régulièrement son logement constitue le deuxième geste de prévention le plus adopté, suivi de boire l'eau du robinet ou encore éteindre les appareils électroniques ou émetteurs d'ondes dès que possible.

Vers qui se tourner pour bien s'informer?

"Au regard de ces engagements, il semble logique que près de deux personnes sur trois se sentent bien informées au sujet de l'impact de l'alimentation sur leur santé. Pour autant, l'information demeure "encore incomplète" puisque 36% se disent au contraire insuffisamment informées sur ce point.", affirme la Mutualité Française.

Cette lacune est encore plus importante en ce qui concerne les effets de la qualité de son intérieur (qualité de l'air, ondes, utilisation de produits d'entretien.) Pour s’informer sur l’impact de l’environnement sur la santé, les professionnels de santé, associations, l'école ou lanceurs d'alerte sont considérés comme les principaux interlocuteurs de confiance, avec respectivement 82%, 71% et 63% des suffrages.

La Sécurité sociale est plébiscitée par 57% des concitoyens, une institution suivie de près par les collectivités locales et les mutuelles. En effet, une personne sur deux accorde sa confiance à ces organismes à but non lucratif, qui sont cités notamment devant les partis politiques, les médias et le gouvernement. A l'inverse, moins d'une personne sur trois fait confiance aux compagnies d'assurances et aux entreprises privées.

Quelles mesures en France?

C'est sans surprise que ces personnes se disent favorables à la mise en place d’actions favorisant l’environnement, et en priorité le fait de "réduire très fortement l'utilisation des pesticides dans les activités agricoles" (93%). Les sondés se prononcent également à 89% pour mettre en place un "étiquetage d'alerte concernant les effets polluants des produits ménagers et d'autres produits (peintures, aérosols) sur l'air intérieur".

Enfin, près de trois personnes sur quatre préconisent d'augmenter la part des produits bio dans les cantines scolaires. Dans une même proportion, ils souhaitent des ateliers de formation aux comportements écocitoyens, dont l'animation serait assurée par des professionnels. En France, une agence sanitaire, l'Anses*, est chargée d'évaluer les impacts de l’environnement sur la santé pour mieux identifier les risques sanitaires liés aux pollutions des milieux de vie ou aux agents physiques (champs et ondes).

Elle assure aussi l’évaluation avant mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques et des matières fertilisantes. Par ailleurs, un troisième "plan national santé environnement" a été mis en place par le gouvernement en 2015 (jusqu'en 2019), avec pour ambition "de réduire l’impact des altérations de notre environnement sur notre santé". Sa mise en œuvre est placée sous le copilotage des ministères de l'Environnement et de la Santé.

Il s’articule autour de quatre catégories: enjeux de santé prioritaires, connaissance des expositions et de leurs effets, recherche en santé-environnement et actions territoriales, information, communication et formation. La dernière mesure annoncée en date (août 2017) consiste en une réforme visant à "renforcer la protection du public des lieux diffusant de la musique et des sons amplifiés". Le décret signé instaure par exemple la réduction supplémentaire des niveaux sonores pour les spectacles destinés principalement aux jeunes enfants.

*Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail 

Alexandra Bresson