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Santé au travail: 480.000 personnes sont en souffrance psychique

À l'occasion de la journée européenne de la dépression, l'association France Dépression tire la sonnette d'alarme. Dans les cas plus graves, cette souffrance peut conduire au burn-out. Arnaud Dupuis, chef d'entreprise, a vécu ce traumatisme. Il témoigne pour BFMTV.

Vendredi est la 12e journée européenne de la dépression. À cette occasion, l’association France Dépression tire la sonnette d’alarme sur le syndrome d'épuisement professionnel. Selon l'Institut de veille sanitaire, près de 500.000 personnes sont aujourd’hui en souffrance psychique liée au travail.

Arnaud Dupuis est allé jusqu'au bout de ce chemin de croix. En 2002, il prend la tête d’un groupe en difficulté financière. En moins d’un an, la moitié du personnel est licenciée, soit 300 salariés sur 600. La situation l’empêche de dormir pendant des mois, jusqu’à ce matin de février 2004 où il est incapable de se lever. "Mes jambes ne m'obéissaient plus", se souvient-il. Il ne le saura qu'après, il a été victime d'un syndrome d'épuisement professionnel ou burn-out.

Repérer les signes avant-coureurs

"Avant d'en arriver au burn-out, des signes précurseurs doivent nous alerter", rappelle Patrick Légeron, psychiatre et fondateur du cabinet Stimulus. Le médecin détaille des "signes physiques: palpitations, serrements de gorge, crampes musculaires". "Le corps s'exprime", lâche-t-il.

Il explique que l'autre aspect de la maladie est psychique. "C'est la même chose. Vous avez des perturbations émotionnelles, vous devenez beaucoup plus inquiet pour un rien, vous ne supportez plus grand-chose, vous modifiez vos comportements alimentaires. Tous ces signes du corps, du psychisme, du comportement sont des signaux d'alerte."

Dans le cas d'Arnaud, il lui aura fallu six mois avant de reprendre le travail, aidé d'une psychothérapie et d'un traitement médicamenteux. Mais sept ans pour se sentir totalement guéri.

D. N. avec Margaux de Frouville et Antoine Vassas