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Santé

«Sans la sécu, je ne pourrais pas acheter mes médicaments»

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Les Français atteints d'hypertension artérielle sévère ne seront désormais plus pris en charge qu'à 70% par l'Assurance maladie. La maladie vient d'être retirée de la liste des affections de longue durée. «Injuste», dit un de ces patients sur RMC.

Désormais, toute personne chez qui sera diagnostiquée de l'hypertension artérielle sévère verra sa maladie prise en charge à 70% par l'Assurance maladie, contre 100% jusqu'à présent. Le décret publié hier dimanche précise que les malades actuels conservent leur couverture totale. En France, 11 millions de personnes sont atteintes d'hypertension, dont 1 million sous sa forme dite sévère. Cette dernière sera dorénavant considérée comme un facteur de risque, et non plus comme une pathologie à proprement parler. Selon le gouvernement, une économie de 20 millions d'euros sera ainsi réalisée par la Sécurité sociale.

« Une maladie grave qui peut entraîner la mort »

Une décision lourde de conséquences, selon Pierre. Ce manutentionnaire de 55 ans, rémunéré au SMIC, est malade depuis trois ans et continuera donc à bénéficier des 100% de remboursement. Mais il se demande ce qu'il adviendra des « nouveaux » malades. « C'est très injuste. Très, très injuste. Je ne vois pas pourquoi moi j'aurais cette chance là, alors que celui qui aura de l'hypertension demain ne pourra pas en bénéficier. C'est une maladie grave qui peut nous entraîner la mort, donc je ne vois pas pourquoi on aurait plus une prise en charge totale. On cotise pour ça. Je prends en permanence trois médicaments pour ma tension, et je pense que sans la Sécu, je ne pourrais pas me les payer. J'ai une famille à nourrir, je ne pourrais pas investir là dedans, même si c'est pour ma santé. Si demain je devais ne plus les prendre parce que c'est trop cher, et bien je ne les prendrais plus ».

« Il y a une cohérence médicale dans cette décision »

Invité d'RMC et BFMTV ce lundi matin, le ministre du Travail et de la Santé Xavier Bertrand rappelle que la décision a été prise par la Haute autorité de Santé, organisme « indépendant du gouvernement ». Il rajoute « arrêtons de foutre la trouille à tout le monde dans ce pays en disant qu'on cherche à faire des économies de bouts de chandelle, c'est pas ça. Quand je vois le système de santé français, et bien je préfère me faire soigner en France qu'à l'étranger. Or là on est en train de dire qu'on ratiboise, mais pas du tout. Il y a une cohérence médicale dans cette décision. Quand il y a des scientifiques et des médicaux qui disent qu'il faut faire ça, et bien ça vaut la peine de regarder ».