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Santé

Risque cardiovasculaire: les nouvelles recommandations pour le prendre en charge

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Traiter l’hypercholestérolémie seule n’est pas suffisant dans la prise en charge du risque cardiovasculaire, fait savoir la Haute autorité de santé (HAS), qui publie trois recommandations à destination des médecins pour favoriser une meilleure prise en charge des patients, et ainsi mieux encadrer la prescription de statines.

Première cause de mortalité dans le monde, les maladies cardiovasculaires sont constituées d’un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. En France, il s’agit de la première cause de mortalité chez les femmes et de la deuxième chez les hommes. Si certains facteurs de risque ne sont pas modifiables, comme le sexe, l’âge ou l’hérédité, il est parfaitement possible d'agir sur d’autres: tabagisme, obésité, diabète, alcool, sédentarité, hypertension artérielle et hypercholestérolémie.

Or, en ce qui concerne ce dernier facteur de risque, la Haute autorité de santé (HAS) estime que "les professionnels de santé sont confrontés à des recommandations nationales anciennes et des recommandations internationales discordantes". Des lacunes qui ne sont pas sans conséquences, puisqu'elles peuvent notamment conduire à une prescription inadaptée de statines. Ces médicaments permettent d’abaisser le taux de LDL cholestérol et de réduire ainsi le risque d’accident cardiovasculaire, mais leur utilisation fréquente est controversée.

Evaluer précisément le risque selon chaque patient

Face à ce constat, la HAS publie trois fiches mémo destinées à mieux guider les professionnels de santé. Ces dernières soulignent trois champs d'action "qui doivent être abordés conjointement et non individuellement": le risque cardiovasculaire du patient, la mise en place de modifications du mode de vie qui en découle et la prescription de statines en fonction de ce niveau de risque.

La première étape consiste ainsi à évaluer le risque cardiovasculaire chez l'ensemble des femmes et hommes âgés de 40 à 65 ans: la prévention primaire. Les médecins sont invités à utiliser l'outil SCORE pour évaluer le risque de survenue d'un événement cardiovasculaire fatal à 10 ans. Pour cela, il tient compte du sexe, de l’âge, du tabagisme, du taux de cholestérol et de la tension artérielle.

Alimentation équilibrée et activité physique

"Le score obtenu est plus fiable et plus précis que la simple sommation de facteurs utilisée auparavant pour établir un risque de mortalité cardiovasculaire", indique la HAS. Sur cette base, elle propose un tableau distinguant quatre niveaux de risque associés à des taux de cholestérol à ne pas dépasser au type de prise en charge adaptée à déclencher. La prise en charge justement, doit systématiquement débuter par des changements de mode de vie, quel que soit le niveau de risque et le patient.

Celles-ci comportent l'arrêt du tabac, l’adoption d’une alimentation équilibrée et la pratique d’une activité physique. La fiche mémo dédiée apporte aux médecins des conseils concrets pour accompagner le patient, en proposant des objectifs simples et individualisés. Autre recommandation indispensable: "Tant que le médecin ne peut s’assurer de la bonne observance de ces règles durant trois mois minimum, la prescription médicamenteuse n’est pas recommandée chez les patients à risque faible ou modéré", indique la HAS.

Les statines: sous quelles conditions?

Enfin, la troisième fiche mémo précise les conditions de prescription des statines, qui ne doit donc pas être systématique. La prise en charge doit être envisagée en fonction du risque cardiovasculaire et de la concentration en LDL-cholestérol (LDL-C). Le médicament peut être prescrit en première intention, en complément des changements de mode de vie, uniquement aux patients qui présentent un risque cardiovasculaire élevé ou très élevé. 

"Pour les patients dont le risque cardiovasculaire est faible ou modéré, la prise en charge démarre par au minimum trois mois de modifications du mode de vie", précise la HAS qui recommande deux familles précises, la simvastatine et l’atorvastatine, en raison de leur meilleur rapport coût-efficacité.

Alexandra Bresson