BFMTV
Santé

Rhône-Alpes: une maison de retraite fermée après de graves dysfonctionnements

La maison de retraite de Bessenay dans le Rhône a été fermée à cause de graves et nombreux dysfonctionnements.

La maison de retraite de Bessenay dans le Rhône a été fermée à cause de graves et nombreux dysfonctionnements. - -

La maison de retraite du "Calme de l'étang" à Bessenay dans le Rhône, a été fermée par l'Agence régionale de Santé Rhône-Alpes.

Le "Calme de l'étang" est secoué ces derniers jours par des révélations inquiétantes sur son fonctionnement. L'Agence régionale de santé Rhône-Alpes (ARS) a dénoncé jeudi la gestion du personnel de cette maison de retraite de Bessenay, et a décidé de faire fermer l'établissement.

L'ARS pointe du doigt de nombreux et graves dysfonctionnements. Dans la longue liste d'anomalies, elle souligne des manques de qualification du personnel, et le recours à de nombreux CCD et intérimaires.

Tout part d'une inspection inopinée

Les premières inspections au "Calme de l'Etang", maison de retraite médicalisée, qui appartient au groupe DomusVie, accueillant 64 résidents et fermée pour 6 mois sur ordre du préfet, avaient eu lieu au début des années 2000, puis en 2007, 2009 et 2011.

"On a été amenés à faire une inspection inopinée en août avec nos partenaires, après de nombreux signalements de familles et d'employés. Les constats nous ont poussés à demander au préfet la fermeture provisoire de cet établissement", a rappelé jeudi lors d'une conférence de presse le Docteur Michel Vermorel, directeur de la direction handicap et grand âge à l'ARS Rhône-Alpes.

Plusieurs plaintes de familles

Le parquet de Lyon a été avisé de la fermeture lundi, a précisé l'ARS, ajoutant qu'un "certain nombre de plaintes" de familles avaient été déposées auprès de l'agence sanitaire et du conseil général du Rhône.

Selon une source judiciaire, des plaintes pénales ont par ailleurs été déposées en 2012 et 2013 par des salariés de l'établissement pour des faits de harcèlement, ainsi que par des familles de pensionnaires pour des faits de vol.

"Au niveau de la gestion du personnel, on a observé une grande instabilité, le nombre de personnes à contrat indéterminé n'était pas à son effectif maximum, avec 35 personnes en CDI et 64 en CDD, et une quarantaine en intérim. Comment peut-on suivre correctement les malades et les résidents?" s'est interrogé le Docteur Michel Vermorel.

Des sonnettes qui fonctionnent...dans le vide

Outre ce problème de gestion, il a cité aussi leur niveau de qualification: "là aussi on a un vrai problème car toutes n'étaient pas qualifiées", a-t-il ajouté, alors que l'établissement bénéficie de moyens financiers suffisants.

Les services de santé et du conseil général ont aussi découvert des dysfonctionnements sur les médicaments: "Un inspecteur a constaté que des risques majeurs existaient sur la distribution des piluliers, on n'a pas la certitude que les piluliers soient allé aux bonnes personnes" a encore dénoncé Michel Vermorel.

Autre exemple: "les sonnettes, cela peut paraître anodin, mais elles n'étaient pas suivies d'effet" a relaté le responsable. Les personnes sonnaient et les résidents attendaient "des heures": "l'inspection a pu constater qu'une personne sonnait depuis le matin pour avoir ses médicaments, c'est l'inspectrice qui était là qui a happé une personne dans le couloir pour qu'il y ait quelque chose de fait. C'est intolérable et inacceptable", a conclu Michel Vermorel.