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Santé

Rennes: le CHU minimise les volumes de médicaments détruits

Le CHU de Rennes, dont la gestion des médicaments est pointée du doigt.

Le CHU de Rennes, dont la gestion des médicaments est pointée du doigt. - -

Les syndicats évoquaient un gâchis de plusieurs centaines de milliers d'euros. La direction du CHU relativise ces chiffres et parle de 30.000 euros par an depuis 2010.

Le CHU de Rennes a formellement rejeté jeudi des allégations syndicales selon lesquelles il aurait incinéré pour "des centaines de milliers d'euros" de médicaments intacts, chiffrant ces destructions à quelque "30.000 euros" par an.

"Nous menons une politique extrêmement serrée pour qu'il n'y ait pas de gaspillage de médicaments. Sur un budget total d'achat de médicaments de 100 millions d'euros par an, nous détruisons pour 30.000 euros de produits, soit 0,03%", a assuré le directeur général de l'établissement, André Fritz, lors d'une conférence de presse.

Ces destructions sont principalement liées à "des contraintes de sécurité sanitaire", selon le responsable, qui a reconnu aussi "la destruction occasionnelle de médicaments de faible valeur", notamment des "fonds de boîtes" ou des produits "proches de la date de péremption".

Un partenariat avec Eiffage sur la pharmacie

"Nous réintroduisons pour 2 millions d'euros de médicaments par an. Nous essaierons de réduire encore le volume des médicaments détruits, mais il ne faut pas que cela se traduise par une augmentation des risques sanitaires ou que cela nous coûte davantage" que le processus actuel, a indiqué André Fritz.

Mercredi, le CHU avait admis des "dysfonctionnements" dans la gestion de sa pharmacie centrale, installée en 2010 aux termes d'un partenariat public-privé avec le groupe Eiffage, après des accusations de SUD Santé Sociaux selon lesquelles "des centaines de milliers d'euros" de médicaments intacts auraient été détruits en quatre ans en raison d'un "bug" informatique.

"Nous avons des problèmes avec Eiffage, notamment parce que le processus mécanisé qui a été mis en place est source de pannes, lesquelles sont sources de tensions pour les personnels. Mais cela n'a rien à voir avec les médicaments qu'on jette", a souligné André Fritz.
"Jusqu'à la mise en place de la pharmacie centrale, les règles de suivi du circuit des médicaments étaient moins rigoureuses et ces produits allaient directement dans les poubelles des services", a rappelé le responsable.

Le CHU de Rennes, qui abrite quelque 2.000 patients, compte 200 unités de soins et gère 17.000 références médicales, selon les données fournies par l'établissement.

A. D. avec AFP