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Santé

Régime: plus on perd du poids et plus on a faim, démontrent des chercheurs

Lorsque l'objectif de perte de poids est atteint, il ne faut pas oublier de continuer à contrôler son apport calorique.

Lorsque l'objectif de perte de poids est atteint, il ne faut pas oublier de continuer à contrôler son apport calorique. - iStock

Des chercheurs américains ont découvert pourquoi les personnes qui ont minci reprennent fréquemment des kilos malgré leurs efforts. En réaction à une perte de poids importante, l'organisme pousse à manger davantage en augmentant l'appétit.

C'est ce que redoutent probablement le plus les personnes qui ont réussi à perdre beaucoup de poids, notamment les personnes obèses: reprendre des kilos superflus quelque temps après la fin de leur régime, et ce malgré leurs efforts pour garder ce poids de forme. Des chercheurs du National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases ont enfin trouvé une raison scientifique à ce phénomène appelé "effet yo-yo", qui n'a jamais vraiment été expliqué lorsque les personnes perdaient du poids de manière saine. 

Les chercheurs menaient au départ une étude sur des participants qui devaient prendre du canagliflozine, un médicament contre le diabète de type 2. L'ensemble des 242 participants atteints de diabète de type 2 pouvaient manger et boire sans restriction. La moitié d'entre eux a reçu un placebo et l'autre moitié a reçu le médicament canagliflozine, qui a provoqué une augmentation substantielle de la quantité de glucose, le sucre qui constitue la principale source d'énergie de l'organisme, excrété dans l'urine.

Les participants n'étaient pas au courant de cet effet, qui a entraîné une perte de calories et donc une diminution progressive du poids pouvant aller en moyenne jusqu'à quatre kilogrammes. Mais les chercheurs ont réalisé que plus ces personnes perdaient du poids, plus leur appétit augmentait proportionnellement, et plus elles consommaient de calories. 

Pour chaque kilo perdu, des calories ingérées en plus

Ils ont établi cette découverte à partir d'un modèle mathématique utilisé pour calculer les variations de la quantité de calories consommées pendant l'étude. Aucun changement n'a été constaté sur le long terme en ce qui concerne l'apport calorique des personnes sous placebo. Mais pour chaque kilo perdu, les personnes sous canagliflozine consommaient environ 50 calories par jour de plus que ce qu'elles mangeaient avant l'étude.

Si cet apport calorique supplémentaire peut paraître faible, il a néanmoins conduit à un ralentissement de la perte de poids après environ six mois. Résultat: la personne atteint un "plateau" qu'il est difficile de dépasser. Les chercheurs ont voulu savoir si ce phénomène s'appliquait également avec des personnes qui ne sont pas sous canagliflozine et se sont procurés les résultats d'une autre étude sur un programme commercial de perte de poids.

Les résultats ont aussi montré que malgré les efforts des participants pour mener à bien leur régime et réduire leur apport calorique, leur augmentation d'appétit a entraîné une augmentation progressive de celui-ci. Au vu de ces deux analyses, ils suggèrent qu'une fois le plateau de stabilisation atteint, il faut redoubler d'efforts pour éviter la reprise de poids. 

Alexandra Bresson