BFMTV
Santé

Recul de la vaccination en France: une haute instance de santé s'inquiète

D'après un sondage Inpes de 2010, 40% de la population est méfiante vis à vis des vaccins.

D'après un sondage Inpes de 2010, 40% de la population est méfiante vis à vis des vaccins. - Fred Tanneau - AFP

Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) s'inquiète du recul de la vaccination en France. Face à la méfiance contre les vaccins, le Conseil constitutionnel a confirmé la semaine dernière que la vaccination obligatoire des enfants est conforme à la Constitution.

"Il y a en France une baisse assez inquiétante de la vaccination, en particulier sur des pathologies qui risquent d'être graves", a déclaré le président du Haut Conseil de la Santé Publique, le Pr Roger Salomon, faisant référence à l'hépatite B et à la rougeole.

"Il y a une baisse considérable de la couverture vaccinale en France qui nous inquiète et qui s'associe à une méfiance par rapport à la vaccination dont sont responsables de soi-disant lanceurs d'alerte", a-t-il poursuivi. "Il y a des lanceurs d'alerte extrêmement dangereux (...) parce qu'ils font perdre confiance au gens" a-t-il ajouté, citant le Pr Henri Joyeux, ex-chirurgien cancérologue et auteur de nombreux ouvrages de santé pour le grand public.

Un débat sur la vaccination obligatoire ?

Ce dernier a pris position contre la vaccination systématique des enfants contre le papillomavirus (HPV) qui permet d'éviter plus tard des cancers du col de l'utérus, prenant le contre-pied du HCSP qui est une instance d'expertise et de conseil pour le gouvernement en matière de santé publique.

Dans un avis rendu en septembre 2014, le HCSP s'était prononcé pour un débat de société sur le maintien ou non d'une vaccination obligatoire en France et avait proposé l'instauration d'une vaccination gratuite dans des centres publics de vaccination.

Vendredi, le Conseil constitutionnel a jugé que la vaccination obligatoire des enfants, imposée en France pour seulement trois vaccins (diphtérie, tétanos et poliomyélite, DTP, 1ère injection à 2 mois), était conforme à la Constitution, après avoir été saisi par un couple ayant refusé de faire vacciner ses deux enfants.

Méfiance contre les vaccins en augmentation

Un des arguments utilisés par les opposants à la vaccination systématique est qu'il n'existe plus de vaccins seulement anti-DTP mais des vaccins combinés, également contre la coqueluche, l'hépatite B et l'haemophilus influenza B (HIB) recommandés par le ministère de la Santé.

Responsable du Comité technique des vaccinations au sein du HCSP, Daniel Floret a estimé lundi que ces vaccins combinés constituaient "un gros progrès" puisqu'ils répondent à des recommandations vaccinales officielles "du ministère de la Santé pour tous les nourrissons". La vaccination ROR (rougeole, oreillons et rubéole, première injection à 12 mois) figure également sur la liste des injections recommandées.

La méfiance de la population face aux vaccins en général est passée de 10% en 2005 à 40% en 2010, selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes). Aux Etats-Unis, le recul du vaccin a entraîné ces derniers mois une recrudescence des cas de rougeole.

C. B avec AFP