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Santé

Psoriasis: quels traitements sont possibles?

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Le psoriasis est une maladie chronique pour laquelle il existe des traitements efficaces des poussées, pouvant aboutir à des rémissions ou à une phase d'amélioration. Toutefois, il n'existe pas de thérapie permettant d'en guérir définitivement. Dans l'attente d'un traitement curateur, les chercheurs travaillent à améliorer les médicaments actuels pour les rendre plus efficaces.

En mai 2014, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a adopté une résolution sur le psoriasis lors de la 67ème Assemblée Mondiale de la Santé. Une grande avancée pour les associations puise ce geste reconnait le psoriasis comme étant "une maladie chronique, non-contagieuse, douloureuse et invalidante, pour laquelle il n’existe aucun traitement de guérison" ainsi que le fardeau psychosocial lié à cette maladie.

De fait, le Secrétariat de l’OMS est prié d’appeler l’attention sur l’impact du psoriasis en termes de santé publique et de publier un rapport mondial sur la maladie, en insistant sur la nécessité de faire davantage de recherches. Car il n'existe pas actuellement de réponse universelle au psoriasis "mais des solutions adaptées pour chacun.", indique l'association France Psoriasis. Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui se caractérise par des lésions cutanées squameuses.

Cette maladie est la conséquence d'un renouvellement accéléré des cellules de l'épiderme, responsable des squames, accompagné d'une réaction inflammatoire. Elle touche 1 à 3% de la population et évolue de façon chronique, associant des poussées entrecoupées de rémissions. Son origine est encore inconnue mais son déclenchement est dû à l’association entre une prédisposition génétique et certains facteurs favorisants.

Des traitements contre les symptômes

"Le psoriasis apparaît chez des sujets ayant un terrain génétique particulier. En effet, dans près d'un tiers des cas, il existe des antécédents familiaux. Une prédisposition génétique est certaine et plusieurs gènes en cause ont été identifiés.", explique l'Assurance maladie, qui cite aussi d'autres facteurs comme un stress physique ou psychique, des infections, en particulier ORL et la prise de certains médicaments comme les bétabloquants.

Dans sa forme bénigne, le psoriasis se limite au cuir chevelu, aux ongles, aux genoux, aux coudes, aux pieds, aux mains et, parfois, aux organes génitaux. Mais dans les cas graves, il peut gagner la totalité du corps du malade. S'il n'existe aucun traitement curatif permettant d'en guérir complètement, il est toutefois possible de le maîtriser, de diminuer l'étendue des lésions et d'améliorer la vie des patients. "Pourtant, encore trop de patients ne consultent pas et restent repliés sur eux-mêmes.", indique France Psoriasis.

D'autant que les malades sont exposés à un risque relativement plus élevé de cardiopathie, d’accident vasculaire cérébral, d’hypertension et de diabète. Selon l'étendue de la maladie, un traitement local peut être proposé (pommades à base de cortisone ou de vitamine D) ainsi que par voie oral ou par exposition aux ultraviolets sous contrôle d'un dermatologue, la puvathérapie. Mais comme l'explique l'Inserm, ce médicament apporte une efficacité d'environ 50%.

Les pistes de recherches

C'est pourquoi le traitement des psoriasis modérés à sévères s’est étoffé ces dernières années avec les biothérapies, qui consistent à injecter des anticorps qui ciblent un médiateur de l’inflammation. "Avec ces traitements, plus de deux tiers des patients obtiennent la rémission de plus de 75% de leurs symptômes.", ajoute l'Inserm. Mais ces biothérapies restent prescrites après échec ou intolérance des traitements classiques en raison de leur coût élevé et des incertitudes sur leur tolérance.

Si l'Inserm souligne que "le psoriasis est la dermatose qui a bénéficié le plus des efforts de recherche de ces dernières années", reste que la recherche se poursuit dans ce domaine car "les traitements peuvent être améliorés en ce qui concerne leur efficacité et leur sécurité." Les laboratoires travaillent sur l'élaboration de médicaments plus spécifiques et mieux tolérés et des thérapies ayant pour but de ré-induire une tolérance immunitaire sur le long terme.

Pour ce faire, ils tentent notamment "de mieux comprendre les mécanismes pathologiques comme les interactions entre les cellules inflammatoires et les cellules cutanées". L'Inserm fait également savoir que des chercheurs tentent par ailleurs de clarifier le lien observé entre psoriasis et troubles cardiovasculaires. "Plusieurs hypothèses sont formulées: le psoriasis serait-il la conséquence d’un métabolisme perturbé? Entrainerait-il au contraire un désordre métabolique?", indique-t-il.

En attendant, ce dernier comme France Psoriasis appellent les patients à ne pas se montrer défaitistes car les traitements peuvent apporter des rémissions prolongées et le psoriasis peut disparaître spontanément sans que l’on sache pourquoi ni comment. Enfin, l'association recommande aux malades d'améliorer leur qualité de vie en faisant de leur dermatologue un allié dans le choix du traitement le plus adapté.

Alexandra Bresson