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Près d’un mineur sur dix a consulté un orthophoniste en cabinet de ville en 2019

Un enfant en séance chez l'orthophoniste (image d'illustration)

Un enfant en séance chez l'orthophoniste (image d'illustration) - Flickr

Les motifs de recours à un orthophoniste sont nombreux, mais deux catégories se distinguent par leur fréquence : les troubles du langage oral et les troubles du langage écrit.

1,25 million. C'est le nombre d'enfants ou adolescents de moins de 18 ans qui ont consulté au moins une fois un orthophoniste en France (hors Mayotte) au cours de l'année 2019, selon une étude de la Dress (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques).

Cela représente près de 9% des mineurs, pour plus de 21 millions de consultations au cours de l’année. Si les motifs de recours à un orthophoniste sont nombreux et diffèrent selon les âges, les garçons semblent consulter davantage que les filles.

Le langage oral: premier motif de consultation

Le premier motif de consultation chez l'orthophoniste concerne les troubles du langage (42,1 %). Ils s'apparentent à un trouble de l'articulation, un retard de parole ou de langage, un bégaiement... En 2019, 210.000 enfants âgés de 3 à 5 ans ont consulté au moins une fois un orthophoniste (soit 8,9 %) et, parmi eux, plus de huit enfants sur dix ont fait de la rééducation du langage oral (83,0 %).

Le deuxième motif de recours à l'orthophoniste est la dyslexie (trouble spécifique d’apprentissage de la lecture) ou la dysorthographie (trouble spécifique d’apprentissage de l’écriture).

"Les motifs de recours sont intrinsèquement liés à l’âge, en particulier les troubles du langage écrit qui se manifestent surtout à partir de l’arrivée en école primaire", nuance le rapport.

Ils sont donc liés au moment où l’enfant entre dans les apprentissages de la lecture et de l’écriture.

À l'adolescence, les jeunes de 11 à 17 ans consultent davantage pour des pathologies du graphisme et du langage écrit (56,6 %). Les troubles logico-mathématiques comme motif principal de consultation progressent également à l’âge du collège et du lycée et concernent près de 10 % des adolescents qui ont recours à un orthophoniste.

Les garçons et filles ne consultent pas pour les mêmes raisons

Selon le rapport, à âge égal, garçons et filles ne consultent visiblement pas pour les mêmes motifs. Entre 6 et 10 ans, les filles sont plus fréquemment concernées par les troubles logico-mathématiques que les garçons (6,6 % contre 2,5 %). Chez ces derniers, la prise en charge est davantage liée au bégaiement (2,1 % contre 0,9 %) ou à la dysphasie (3,7 % contre 2,5 %).

Au primaire, "les garçons recourent près de 1,4 fois plus souvent à l’orthophoniste que les filles", précise le rapport de la Dress.

À l’adolescence, les garçons de 11 à 17 ans consultent plus souvent pour des pathologies du langage écrit, tandis que les filles recourent davantage pour les troubles logico-mathématiques.

De fortes disparités territoriales

En 2019, la densité moyenne d’orthophonistes en France s’élève à 135 pour 100.000 enfants ou adolescents de moins de 18 ans et connaît de fortes disparités sur le territoire national.

La moitié des départements français sont dotés de moins de 104 professionnels pour 100.000 jeunes. Sur le territoire métropolitain, il varie de 40 orthophonistes pour 100 000 enfants dans le Cantal jusqu’à 255 professionnels dans l’Hérault et 228 à Paris.

Dans les départements d’outre-mer (DOM), si La Réunion est particulièrement bien dotée avec une densité supérieure à la moyenne nationale (190 orthophonistes pour 100.000), la Guyane reste fortement déficitaire avec une densité de 19 pour 100.000.

Orlane Edouard