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Pourquoi se fait-on encore piquer par des moustiques à l'approche de l'hiver?

L'Aedes aegypti, plus connu sous le nom de moustique-tigre, est responsable de l'épidémie de Zika.

L'Aedes aegypti, plus connu sous le nom de moustique-tigre, est responsable de l'épidémie de Zika. - Marvin Recinos - AFP

Si ces insectes ne disparaissent jamais vraiment, plusieurs facteurs liés à l'activité humaine allongent leur période d'activité.

C'est un fléau que l'on croyait réservé aux jours les plus chauds. Si leurs attaques sont bien plus rares qu'au printemps et en été, les moustiques continuent de sévir en cette période de froid, à quelques jours seulement de l'hiver. Interrogée par Franceinfo, Anna-Bella Failloux, entomologiste à l'Institut Pasteur, rappelle que "le moustique ne disparaît jamais."

Rechauffement climatique et pollution lumineuse

Si ces piqûres restent exceptionnelles à cette saison, il apparaît malgré tout que la saison de chasse de ces insectes grandit au fil des ans. L'une des raisons avancées serait que leur diapause, c'est-à-dire le ralentissement de leur organisme et de leur activité lorsque la température baisse, est empêchée par des facteurs extérieurs.

Dans un premier temps, le réchauffement climatique est pointé du doigt par les spécialistes interrogés par le média national afin d'expliquer cet allongement. Puis, il est également question de la pollution lumineuse.

"Dans les grandes villes, où il y a de la lumière en continu, des recherches sont en cours sur les conséquences de cette pollution sur la faune et notamment les moustiques", explique Frédéric Simard, directeur du laboratoire Maladies infectieuses et vecteurs à l'Institut de recherche pour le développement, toujours auprès de Franceinfo.

Les moustiques du métro

Pour autant, tous les types de moustiques ne se comportent pas de la même manière au fil des saisons. Comme le rappelle Ouest-France, une majorité d'entre eux, comme l'Aedes geniculatus, passent l'hiver sous forme d'oeuf ou de larves qui restent en milieux humides. D'autres, tels que Culiseta annulata et Culex pipiens se mettent en hibernation dans des milieux plus tempérés.

"En général, ce sont les femelles fécondées qui se cachent dans des cavités et vont piquer l'humain une ou deux fois durant cette période d'hibernation pour se sustenter", souligne-t-il encore.

Cette volonté de protection du froid est également l'une des raisons pour lesquelles il n'est pas rare de croiser des moustiques dans le métro en hiver. "Ils ont accès à l'eau, il y a une présence humaine régulière pour se nourrir. Ils ont tout pour être heureux et se reproduire", poursuit Frédéric Simard.

Attention au moustique tigre

En revanche, ces données ne concernent pas le moustique tigre, qui quant à lui est capable d'attaquer à longueur d'année. Un problème épineux, puisque celui qui est également appelé Aedes Albopictus est vecteur de maladies dont la dengue, le chikungunya ou le Zika

"L'augmentation de la température ambiante réduit les délais d'incubation du virus par le moustique. Elle accélère sa capacité à infecter, à se reproduire et multiplie le risque potentiel de transmettre le virus toute l'année", conclut Anna-Bella Failloux.

Signe de cette virulence, le site Vigilance Moustiques met en garde, à date du 11 décembre, contre la virulence du moustique tigre sur une large partie sud de la France. La région parisienne ainsi que les deux départements alsaciens sont également concernés. En ce qui concerne les moustiques "traditionnels", une vingtaine de départements métropolitains et d'outre-mer ont été placés en alerte orange.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV