BFMTV
Santé

Covid-19: pour le Conseil scientifique, l'été 2021 ne sera pas comparable à l'été 2020

Photo d'illustration.

Photo d'illustration. - Pascal Pavani - AFP

La France avait pu se détendre dans une large mesure à l'été 2020, au sortir d'un long et austère confinement. La circulation actuelle du Covid-19 en ce début de printemps devrait donner une toute autre tournure à l'été 2021.

L'été 2020 a laissé de très beaux souvenirs, chauds et ensoleillés, à beaucoup d'entre nous. Au sortir d'un confinement draconien et longue durée, la France s'était retrouvée fin mai, puis en juin, juillet et août avec une circulation du Covid-19 cassée, ramenée à un bas niveau. Cependant, si l'influence du climat sur le virus reste méconnue, il ne semble pas qu'on doive en attendre des miracles.

"La chaleur revient, oui, mais ça jouera à la marge", a ainsi averti ce mardi matin le docteur Alain Ducardonnet, consultant santé de BFMTV. Et dans son avis rendu ce lundi 29 mars, le Conseil scientifique prévient: penser que les deux schémas seront similaires serait une mauvaise idée et donc incliner à l'optimisme pour l'été 2021 en raison du précédent, une erreur. Le texte envisage plutôt la sortie de la crise pandémique sur ce que devrait être la couverture vaccinale de la population en septembre.

· Pourquoi les deux situations ne sont pas comparables

"Il serait erroné de penser que l’état de l’épidémie en juin 2021 sera nécessairement identique à ce qu’il était en juin 2020", lance ainsi le document, qui poursuit: "A l’époque, la France sortait d’un confinement strict de deux mois qui avait conduit à une faible circulation du virus en juin 2020. Des pays comme les Etats-Unis qui ont démarré l’été 2020 avec un niveau élevé d’infections ont ensuite connu une vague épidémique importante pendant cette période."

Au sein de cette circulation haute du virus actuellement, le Conseil scientifique distingue le phénomène particulièrement inquiétant des variants, dont la version britannique est plus contagieuse et souvent plus dure que la mouture originelle.

"Ces caractéristiques sont susceptibles de conduire à une augmentation des hospitalisations notamment en réanimation dans les mois qui viennent", avertit le Conseil.

· La possibilité d'autres variants

D'autant qu'on ne devrait pas en avoir fini tout de suite avec l'apparition de nouvelles souches, bien que leur mouvement naturel indique plutôt un statu quo dans l'immédiat.

"On ne peut éliminer l’hypothèse de l’apparition d’un nouveau variant dont la sensibilité aux vaccins serait diminuée, ce qui est moins probable en juin qu’à des dates ultérieures compte tenu de la cinétique d’apparition des variants", peut-on lire.

Certes, le Conseil scientifique loue les bienfaits de la vaccination en cours mais juge la campagne encore trop insuffisante pour dessiner un avenir doré dès les mois prochains.

"Les travaux de modélisation suggèrent que cet effet ne sera pas suffisant pour éviter un rebond important des hospitalisations sans un renforcement des mesures de contrôle", est-il écrit.

· Les yeux braqués sur septembre

En revanche, le texte fixe tout de même, prudemment, le bout du tunnel. Seulement, pour ses auteurs, il se situe plutôt à l'horizon de septembre: "En septembre 2021, la couverture vaccinale devrait avoir progressé, permettant de réduire l’impact sanitaire de la pandémie."

On nuance toutefois aussitôt: "Si l’immunité collective, qu’elle soit vaccinale ou naturelle, reste inférieure à 70-80% de la population, un rebond de l’épidémie est malgré tout possible."

Enfin, les scientifiques gardent les yeux rivés sur le respect des gestes barrières: "Un relâchement des mesures barrières est possible durant l’été avec une reprise de l’épidémie."

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV