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Pour la HAS, il n'y a pas lieu de vacciner systématiquement les personnes ayant développé une forme symptomatique du Covid-19

Un membre du personnel médical manipule le vaccin Pfizer/BioNtech contre le Covid-19 au Research Centers of America à Hollywood (Floride, USA), le 18 décembre 2020

Un membre du personnel médical manipule le vaccin Pfizer/BioNtech contre le Covid-19 au Research Centers of America à Hollywood (Floride, USA), le 18 décembre 2020 - CHANDAN KHANNA © 2019 AFP

Dans un avis tranchant avec sa précédente position, la Haute Autorité de Santé dit "qu'il n'y a pas lieu de vacciner systématiquement les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique du Covid-19."

Un an après les premiers cas de Covid-19, la durée de l'immunité à la suite d'une contamination interroge toujours la communauté scientifique. Dans un avis rendu ce vendredi, la Haute Autorité de Santé (HAS) estime en tout cas qu'il n'est pas nécessaire de vacciner "systématiquement" tous les anciens malades ayant eu des formes symptomatiques de la maladie.

Une "dizaine" de réinfections connue

"La durée de l'immunité à long terme conférée par le Covid-19 n'est actuellement pas connue", rappelle la HAS dans son communiqué, répondant à une saisine de la Direction générale de la santé. Elle souligne "que la fréquence réelle des cas de réinfection est difficile à établir", l'estimant à une "dizaine" environ dans le monde.

Les données scientifiques sur un possible "bénéfice à vacciner les personnes qui ont déjà été infectées" manquent aujourd'hui, mais il n'y a pas non plus "d'effet indésirable grave" à vacciner une personne déjà contaminée, selon la HAS.

En conséquence, "la HAS estime à ce stade qu'il n'y a pas lieu de vacciner systématiquement les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique de la Covid-19."

3 mois entre les symptômes et le vaccin

De même, il est recommandé de "respecter un délai minimal de 3 mois à partir du début des symptômes" avant de se faire vacciner. Concernant les cas contacts, il est souhaitable de se faire tester "pour confirmer ou infirmer une infection à la Covid-19 avant d'envisager une vaccination."

Cet avis constitue un revirement pour la HAS. Début décembre, elle affirmait au contraire que "les données disponibles ne permettent pas d’orienter une vaccination des individus selon leur statut infectieux vis-à-vis du Sars-Cov-2, ni selon l’immunité conférée par une infection antérieure au Sars-Cov-2".

En clair, les personnes infectées depuis le début de l'épidémie, que ce soit par une forme grave ou de façon asymptomatique, n'étaient pas exclus de la campagne de vaccination.

Une position évolutive

Aux Etats-Unis également, les autorités sanitaires se tournaient pour une vaccination des personnes déjà infectées. Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies américains (CDC) affirmaient prudemment sur leur site que "du fait qu'une réinfection au Covid-19 soit possible", il pourra être conseillé "aux personnes de se faire vacciner même si elles ont déjà été atteintes du Covid-19".

Comme depuis le début de l'épidémie, les connaissances scientifiques sur le Covid-19 sont évolutives. La HAS rappelle que sa position actuelle "sera revue en fonction de l'évolution des connaissances, notamment au regard des résultats complets des essais de phase 3 de chaque candidat vaccin et des données épidémiologiques."

Esther Paolini Journaliste BFMTV