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Pour Arnaud Fontanet, le variant Delta va remplacer les autres "en deux mois"

L'épidémiologiste, directeur de recherche à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, était l'invité de BFMTV-RMC ce mercredi matin. Il a livré son analyse de la progression du variant Delta en France.

C'est le ministre de la Santé qui l'annonçait mardi sur France Info: le variant Delta représente désormais 20% des nouveaux diagnostics relatifs à des cas de Covid-19 dans le pays.

Sur BFMTV-RMC ce mercredi matin, l'épidémiologiste et membre du Conseil scientifique Arnaud Fontanet s'est lancé dans une prospective à court terme: "En deux mois, le variant Delta va remplacer les autres variants, à l’exception peut-être du variant sud-africain (Beta). Il va devenir prédominant en tout cas." Dans quelle mesure sera-t-il prédominant? "Selon un ordre de 80-90% des contaminations" d'ici la fin août, a répondu le spécialiste.

La progression normale d'un virus plus transmissible

Celui qui est également directeur de recherche affilié à l'Institut Pasteur a appuyé cette trajectoire sur une analogie: "On suit la progression d’un variant plus transmissible. Delta est 50% plus transmissible que la variant Alpha, le variant anglais. Et le variant anglais avait mis deux mois à remplacer les variants de 2020".

Il est sans doute un peu tôt encore pour expliquer cette contagiosité plus importante de Delta mais Arnaud Fontanet a suggéré une piste, émettant l'hypothèse d'un variant "plus performant pour intégrer les cellules".

Le vaccin protège à 95% des formes graves, même avec Delta

Delta inquiète aussi sur un autre plan. "Il pose quelques difficultés par rapport au vaccin. S'il n'est pas aussi 'échappant' que le variant sud-africain, il est intermédiaire entre les variants de 2020 sur lesquels les vaccins ont été créés, et le sud-africain", a détaillé Arnaud Fontanet qui a cependant rappelé que, même en présence de ce variant, les deux doses de vaccin protégeait "à 95% contre les formes graves et hospitalisations".

"A la rentrée, en septembre-octobre, on aura une augmentation du nombre de cas", a-t-il d'ailleurs prévenu: "Et avec deux doses de vaccin protégeant à 95% contre les hospitalisations il y a une manière très simple de ne pas mettre en tension les services hospitaliers".
Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV