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Santé

Pneumonie: les Français minimisent les risques

Le diagnostic de pneumonie est confirmé par une radiographie du thorax qui confirme la présence d'un foyer infectieux.

Le diagnostic de pneumonie est confirmé par une radiographie du thorax qui confirme la présence d'un foyer infectieux. - iStock

Les Français sous-estiment la gravité de la pneumonie et connaissent mal les moyens de la prévenir, selon un sondage dévoilé quelques jours avant la Journée mondiale de la pneumonie le 12 novembre, et dont les résultats permettent de rectifier quelques idées reçues.

La pneumonie est une pathologie fréquente, ce qui pourrait penser qu'une grande majorité de Français est consciente des risques et des moyens de la prévenir. C'est pourtant loin d'être le cas selon une grande enquête réalisée par l’Institut Ipsos à la demande de Pfizer qui fournit une photographie intéressante des croyances qu’ont les adultes de plus de 50 ans sur cette maladie dans neuf pays européens.

Les résultats français montrent des connaissances très imprécises sur le sujet, plus que sur la grippe. La pneumonie est une infection aigüe d’un ou des deux poumons, due à une bactérie, un virus ou un champignon qui se traduit par une fièvre, une gêne respiratoire et un état général plus ou moins altéré selon les cas. Chez l’adulte, cette pathologie est le plus souvent due à une bactérie, notamment le Pneumocoque.

Selon les données relevées par Pfizer, elle tue presque 17 fois plus que la grippe et son risque de mortalité augmente avec l’âge: les plus de 75 ans décèdent six fois plus que les 30-44 ans. N’importe qui peut contracter une pneumonie à Pneumocoque, mais certains facteurs augmentent le risque de maladie (un âge inférieur à 2 ans ou supérieur à 65 ans, tabagisme, maladie sous-jacente, affection respiratoire ou cardiovasculaire, diabète ou encore une baisse des défenses immunitaires).

La pneumonie peut être prévenue, notamment par un vaccin

Malgré tous ces facteurs, les Français sous-estiment la gravité de la maladie, même les personnes à risque: 88% des sondés disent ne pas se préoccuper par le risque de la contracter, et un adulte sur trois déclare ne pas être à risque du tout alors que 7 personnes sur 10 sont vulnérables.

De même, un adulte sur deux seulement considère que les adultes de plus de 65 ans présentent un risque plus élevé que la moyenne et 70% pensent que la pneumonie peut uniquement être traitée et non prévenue.

"Le facteur âge est assez bien connu concernant la grippe, mais l’est beaucoup plus rarement pour la pneumonie. Cela tient au fait que les personnes de plus de 65 ans sont incitées à se faire vacciner contre la grippe, mais que de telles campagnes de vaccination contre le Pneumocoque n’existent pas en France", explique le Dr Gaillat, chef de service Infectiologie au Centre hospitalier Annecy Genevois

"Il y a clairement un manque d’information en France"

Ainsi, parmi ces personnes qui présentent un profils à risque, 11% pensent qu'ils le sont et 6% sont vaccinés, contre 44% pour la grippe. Preuve que cette maladie est mal comprise, seulement 47% des adultes savent que certaines formes de pneumonie peuvent être contagieuses.

Elle l'est pourtant via des germes qui se transmettent à une personne lors de toux, d'éternuement, de mouchage ou par contact étroit. Ils se transmettent également par des objets contaminés par des sécrétions, d'où l'importance de mesures d'hygiène comme geste de prévention principal, avec la vaccination.

"Il y a clairement un manque d’information en France. Selon les données, 14% des français savent qu’il est possible d’être vacciné contre la pneumonie, contre 29% des personnes interrogées pour l’ensemble des pays. La prévention est mal prise en compte, probablement parce que, comme on l’a dit, les gens sous-estiment le risque pour eux-mêmes", ajoute le Dr Gaillat.

Heureusement, les médecins peuvent jouer un rôle central dans cet objectif puisque l'étude montre que 73% des personnes interrogées disent s’être faites vacciner contre le Pneumocoque sur conseil d'un médecin et 94% des adultes âgés se tourneraient vers lui pour obtenir des informations supplémentaires.

Alexandra Bresson