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Pilules : l'agence du médicament confirme 4 décès "liés à Diane 35"

Une boîte du médicament Diane 35.

Une boîte du médicament Diane 35. - -

La dangerosité de Diane 35, médicament de lutte contre l'acné sévère mais largement utilisé comme contraceptif, est pointée par l'ANSM. Le laboratoire Bayer se défend de toute responsabilité.

L'agence du médicament a confirmé ce dimanche quatre décès "liés à Diane 35". Destiné à la lutte contre l'acné, ce médicament est encore largement prescrit comme contraceptif. Problème, il ferait courir des risques encore plus grands à ses utilisatrices, que les pilules de trosième et quatrième générations.

Quelques heures plus tard, le laboratoire Bayer a rappelé que le risque de thrombose lié à à la prise de son traitement contre l'acné Diane 35 était "connu et clairement indiqué" dans sa notice d'information, ajoutant que Diane 35 ne devait être prescrit que contre l'acné, et donc non comme contraceptif, et ce "dans le cadre d'une consultation médicale dans le respect des indications, contre-indications et précautions d'emploi".

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Ces quatre décès ont été déclarés "imputables à une thrombose veineuse liée à Diane 35" à la suite d'une information du Figaro faisant état de sept décès liés à la prise de ce traitement contre l'acné du laboratoire Bayer généralement utilisé comme pilule contraceptive.

"Pour les trois autres cas mentionnés (par Le Figaro, ndlr), la cause du décès est liée à des pathologies sous-jacentes des patientes concernées", précise l'agence (ANSM) dans un communiqué, ajoutant que ces dernières "pathologies semblent avoir joué un rôle essentiel dans le décès et la prise de Diane 35 ne semble pas incriminée".

L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) précise que ces cas sont "le reflet des déclarations faites par les médecins dans le système national de pharmacovigilance (...) depuis 1987."

Elle ajoute que cette base de donnée fait état en relation avec la prise de Diane 35 de "125 autres cas de thrombose (...) notifiés sur la même période : 113 concernaient des thromboses veineuses et 12 des thromboses artérielles".

Une centaine de plaintes bientôt déposées

Parallèlement au dossier Diane 35, on apprend ce dimanche que maître Jean-Christophe Coubris, avocat de plaignantes contre les pilules de 3e et 4e génération, a confirmé dimanche au Parisien/Aujourd'hui en France qu'il allait déposer de nouvelles plaintes, une "centaine" au total d'ici février.

Le 11 janvier, Maêtre Coubris, s'était déclaré "satisfait que le gouvernement ait pris conscience de la gravité de la situation" et avait annoncé à qu'il comptait déposer "quelques dizaines de plaintes" d'ici 15 jours à Bobigny.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après cette première plainte déposée en décembre 2012 par Marion Larat, 25 ans, handicapée à 65 % depuis un AVC, qui vise également le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Elle avait été initialement déposée auprès du parquet de Bobigny, dont dépend le siège de l'ANSM.

Le pôle Santé de Paris, qui en a été saisi fin décembre 2012 devait également été saisi des 14 nouvelles plaintes déposées jeudi au tribunal de Bobigny et qui visent quatorze pilules contraceptives de marques différentes.

"D'ici au mois de février, je déposerai une centaine de nouvelles plaintes", annonce-t-il, précisant que "la plupart de ces femmes ont "entre 16 ans et 35 ans".

D. N. avec AFP