Pilules: celles de 3e génération augmentent bien les risques vasculaires

Une vaste étude française confirme des risques vasculaires entraînés par les pilules de troisième génération. Elle rappelle également que l'état de santé de la femme joue un rôle.

Les pilules de troisième génération entraîneraient bien des risques vasculaires: c'est le résultat d'une vaste étude française menée par l'Assurance maladie et présentée mercredi.

Le patron de l'agence du médicament ANSM se dit "satisfait, très satisfait": la baisse des ventes de pilules de 3e et 4e générations, les plus récentes, s'est poursuivie en mai au profit des pilules de 1e et 2e génération et des stérilets, d'après le dernier bilan de l'agence sanitaire qui avait appelé à ce rééquilibrage pour réduire les risques vasculaires. Parallèlement, le recours au stérilet au cuivre, longtemps délaissé en France par rapport à d'autres pays, a bien progressé.

L'étude de l'Assurance maladie vient conforter le bien fondé de ce report de prescription en confirmant le doublement du risque d'embolie pulmonaire (caillot qui se déplace jusqu'aux vaisseaux sanguins des poumons) chez les utilisatrices des pilules les plus récentes.

Diabète et tabac comptent aussi

Ce risque thrombo-embolique veineux (phlébite, embolie pulmonaire), multiplié par deux chez les utilisatrices de pilules de 3e et 4e génération (par rapport aux 1e et 2 générations), avait conduit dès janvier l'ANSM à recommander de ne plus les prescrire en premier choix. Pour renforcer le message, les autorités sanitaires ont décidé leur déremboursement, effectif depuis le 31 mars dernier.

Réalisée par la Caisse nationale de l'Assurance maladie, en lien avec l'ANSM, sur plus de 4 millions de femmes de 15 à 49 ans ayant eu au moins une pilule combinée remboursée entre le 1er juillet 2010 et le 31 décembre 2011, l'étude a relevé 991 embolies pulmonaires et confirmé une multiplication du risque par deux.

L'âge influe aussi sur le risque d'accident vasculaire cérébral, multiplié par 22 entre le groupe des femmes les plus jeunes et celui des plus de 45 ans, d'après l'étude. Mais diabète, hypertension artérielle et tabagisme sont également des facteurs de risque d'accidents artériels à ne pas négliger.

Par ailleurs, les ventes de pilules du lendemain ont augmenté "modestement" de 5% entre décembre 2012 et mai 2013, par rapport à l'année précédente.

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A. K. avec AFP