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Santé

Pilule de 3e génération: "une pilule n'est pas un médicament anodin"

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La pilule de 3e génération est-elle dangereuse ou pas ? Entretien sur les risques avec Bernard Huynh, gynécologue à Paris.

Marion Larat, a déposé plainte vendredi contre le laboratoire Bayer, fabricant de Méliane, une pilule de troisième génération. Pour la jeune femme, victime d’un accident vasculaire en 2006 qui l’a laissée lourdement handicapée, c’est le contraceptif qui est à l’origine de son AVC. Faut-il s’inquiéter de cette nouvelle génération de pilule ? Nous avons posé la question au Docteur Bernard Huynh, gynécologue à Paris.

Quelle différence entre les pilules de 2e et 3e génération ?
La pilule de troisième génération est un progrès thérapeutique. Par exemple, certaines femmes souffrent de maux de tête pendant les règles, et d’autres vont présenter des intolérances cutanées. Et bien la pilule 3e génération peut aider à y remédier. La grande différence est économique, la pilule de 3e génération ne sera bientôt plus du tout remboursée (en septembre 2013).

Quels sont les risques encourus avec cette pilule ?
Pour rappel, la pilule de 3e génération n’est pas une pilule de première intention. C’est-à-dire, qu’elle ne doit pas être prescrite pour la première fois. Comme tous les médicaments, une pilule comporte des contre-indications, et dans le cas de la 3e génération, un risque de phlébites est à prendre en compte. Mais ce risque est connu. Le choix médical doit être fait en fonction des facteurs de santé et des antécédents familiaux de la patiente. Ainsi, avant toute prescription de pilule, la femme doit être examinée par son gynécologue qui lui administrera le contraceptif adéquat. Par exemple, je conseille un anneau aux hôtesses de l’air, car avec les changements de fuseaux horaires, la pilule peut perdre en efficacité.

>> A lire aussi : pilule de 3e génération : un scandale mondial ?

La plainte vise aussi le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament, qui n'a pas demandé le retrait de cette pilule du marché, "malgré le principe de précaution ". Aurait-il dû la retirer ?
Porter plainte contre le directeur de l’ANSM est excessif. Une pilule n’est pas un médicament anodin. C’est une illusion de croire que le remède miracle existe. Comme avec tout médicament, on s’expose à un risque. Si l'on suit cette logique, toutes les pilules sont alors dangereuses, et il faudrait toutes les retirer du marché ! Plus sérieusement, il faut savoir ce que l’on veut. Oui, c’est prendre un risque que d’être sous pilule. Mais bon, on ne va pas retourner en 1965, l’avortement représente lui aussi un grand danger...