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Santé

Pénurie de médicaments : rupture de stock dans les pharmacies

Sur  5.300 médicaments vendus en France, entre 160 et 370 sont souvent absents des rayons

Sur 5.300 médicaments vendus en France, entre 160 et 370 sont souvent absents des rayons - -

C’est un phénomène récent qui touche les pharmacies de plus en plus régulièrement : elles sont en ruptures de stocks. Ordonnance en poche, il n’est pas toujours garanti que vous puissiez repartir avec votre médicament.

Antirétroviraux, insuline, corticoïdes, aucun soin n'est réellement épargné par les ruptures de stocks qui touchent les pharmacies de plus en plus souvent et sur un nombre de plus en plus élevés de médicaments.

Sur 5.300 médicaments vendus en France, entre 160 et 370 sont souvent absents des rayons

Le chiffre est d'ailleurs préoccupant: sur les 5.300 médicaments commercialisés en France, entre 160 et 370 sont régulièrement absents des rayons des pharmacies ! En cause, des difficultés de production, mais aussi le principe des quotas mis en place par les laboratoires. 600 médicaments font l'objet d'un contingent par pays, et si la demande est supérieure au quota réservé à la France, les grossistes ne peuvent plus approvisionner les pharmacies. Vient s'ajouter à cela un système de distribution qui privilégie les pays où les médicaments se vendent plus chers.

« Ce n’est pas comme si on était en rupture d’une matière première »

Frank Barbier est responsable santé chez Aides, l'association des malades du sida. Les traitements antirétroviraux sont effectivement très concernés par ces pénuries. Il explique qu’il est en colère « parce que ce n’est pas comme si on était en rupture d’une matière première. Aujourd’hui, on a de quoi les produire, les distribuer, le système est là. Et c’est vrai que pour gagner quelques euros pour aller revendre des médicaments dans un autre pays eh bien on va mettre des personnes en difficultés tant sur le point de vue de leur santé personnel que d’un point de vue de santé publique. Oui, nous on trouve ça très grave. On ne pense pas que l’on puisse laisser faire encore ce genre de chose surtout que c’est de pire en pire. Donc il y a un moment ou il faut mettre le holà ».

« C’est très dommage pour la santé publique en France »

Philippe est gérant d'une pharmacie à Porcheville, dans les Yvelines. Quand il est confronté à une rupture de stock il « appel les laboratoires. On fait le tour des différents grossistes. On fait aussi des choses qui sont du bon sens : le tour de nos confrères. Parce que parfois on n’a pas le même niveau de stock chacun et on arrive à se débrouiller comme ça. Mais il y a quand même un certain nombre de cas qu’on n’arrive pas à régler puisque ces pénuries sont parfois courtes dans le temps mais parfois peuvent aller jusqu’à six mois donc ça devient ingérable. Ce serait bien que les pouvoirs publique prennent conscience de l’ampleur de la chose et prennent des mesures pour que ce phénomène prenne de l’ampleur. C’est très dommage pour la santé publique en France ».

La Rédaction avec Benjamin Smadja