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Santé

Paludisme: un vaccin très prometteur reçoit le feu vert des autorités

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Image d'illustration - Pascal Pavani - AFP

L'Agence européenne du médicament a donné vendredi un avis positif à un vaccin expérimental, le plus avancé au monde contre le paludisme. Une étape déterminante dans la lutte contre un mal qui emporte plus d'un demi-million de personnes chaque année.

Un cap est franchi. Après la rémission du Sida d'une Française de 18 ans infectée à la naissance, puis des tests concluants autour d'un traitement expérimental ralentissant la progression d'Alzheimer, la belle semaine de la recherche médicale continue. "RTS,S" ou Mosquirix, du géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK), est le vaccin contre le paludisme le plus avancé du monde. Et il a obtenu un avis positif de la part de l'Agence européenne du médicament chargée des évaluations scientifiques avant une mise sur le marché.

Le vaccin, destiné aux enfants en bas âge, franchit ainsi une des dernières étapes avant sa commercialisation. Mais il faudra encore les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avant une éventuelle diffusion, notamment en Afrique.

Une étude test sur plusieurs années, publiée en avril, avait montré que le Mosquirix offrait aux jeunes enfants une protection limitée, et moindre encore pour les bébés, mais pourrait néanmoins protéger des millions de petits exposés au parasite.

584.000 morts en 2013

Son efficacité reste modeste et décroît avec le temps, mais c'est actuellement, selon les auteurs de l'étude, le vaccin expérimental le plus prometteur. Le paludisme tue en moyenne chaque jour 1.200 enfants en Afrique subsaharienne.

"Nous avons enfin un vaccin contre le paludisme qui marche, mais il ne marche pas aussi bien que l'on espérait au départ", avait réagi Nick White, professeur de médecine tropicale à l'Université Mahidol à Bangkok et à Oxford. Le docteur Ripley Ballou, patron de la recherche sur les vaccins à GSK, a néanmoins estimé mercredi qu'un "pas significatif" avait été franchi. "J'ai travaillé trente ans sur ce vaccin et c'est un rêve qui se réalise", a-t-il dit.

Le paludisme, dû au parasite Plasmodium transmis par des moustiques, a tué 584.000 personnes dans le monde en 2013, essentiellement en Afrique, selon l'OMS. Les enfants de moins de cinq ans représentent au moins les trois quarts de ces décès.

Q.D. avec AFP