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Santé

Ophtalmos: des propositions pour réduire les délais d'attente

Des délais d'attente pour un rendez-vous chez les ophtalmos beaucoup trop longs.

Des délais d'attente pour un rendez-vous chez les ophtalmos beaucoup trop longs. - Illustration- Philippe Huguen - AFP

Alors qu'il faut en moyenne entre 60 et 111 jours pour obtenir un rdv chez un ophtalmo, l'Inspection générale des Affaires sociales suggère dans un rapport plusieurs pistes pour réduire ce délai. Comme autoriser des prescriptions aux orthoptistes.

Les 5.000 ophtalmos de France sont trop demandés. Alors, pour réduire les délais d'attente, pas de recette miracle, mais des solutions à long terme. Un rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) propose par exemple l'autorisation de certaines prescriptions aux orthoptistes ou une réforme de la formation des opticiens.

60 à 111 jours en moyenne pour un rdv

A la demande de la ministre de la Santé Marisol Touraine, Dominique Voynet, inspectrice générale des affaires sociales, a consulté les acteurs de la filière visuelle en France, et lui a remis en juillet une trentaine de propositions pour faciliter l'accès aux soins. Selon les études, les délais d'attente pour un rendez-vous varient de 60 à 111 jours en moyenne, et peuvent excéder un an "en Picardie ou en Franche-Comté", rappelle l'ancienne ministre écologiste. Le ministère souhaiterait "réduire de moitié le délai moyen constaté" d'ici à 2017.

Parmi les pistes avancées, pour la plupart "largement consensuelles", figure le développement de la délégation de tâches aux orthoptistes, déjà expérimentée et plébiscitée par les professionnels. En novembre, Marisol Touraine avait annoncé la généralisation d'un dispositif testé depuis 2013 dans les Pays de la Loire pour la prescription de lunettes dans lequel l'orthoptiste réalise le bilan visuel du patient. L'ophtalmo ne se chargeant plus que de la prescription, il a ainsi plus de temps à consacrer aux pathologies complexes. Résultat, les délais d'attente sont tombés à une dizaine de jours, contre douze mois auparavant, s'était félicitée la ministre.

Les droits des orthoptistes élargis

Dominique Voynet suggère d'aller plus loin et d'autoriser les orthoptistes libéraux (par opposition aux orthoptistes salariés travaillant dans le cabinet d'un médecin) à faire des bilans visuels qu'ils télétransmettront à l'ophtalmo, de leur "reconnaître le droit de prescrire du matériel de rééducation orthoptique" ou encore d'ouvrir davantage de places de formation à cette discipline pratiquée par un peu moins de 4.000 personnes. Des "pôles ophtalmologiques" pourraient ainsi être mis en place pour faciliter la coopération entre les différents acteurs.

Autre piste: les opticiens, habilités à renouveler des lunettes et à les adapter sous certaines conditions, pourraient voir cette mesure élargie aux lentilles. Par ailleurs, selon Dominique Voynet, il faut "sans attendre mettre de l'ordre dans l'offre surabondante et inégale de BTS d'opticien lunetier", dont les débouchés sont incertains, avec quelque 29.000 opticiens en activité. Elle suggère notamment d'ajouter une troisième année à leur cursus, "moins commerciale" et plus "physiologique".

les métiers de la vision

> L'ophtalmologiste ou ophtalmologue Il s'agit d'un médecin spécialisé dans le traitement des maladies de l’œil et de ses annexes. > L'orthoptiste Il s'agit d'un professionnel de santé qui a en charge le dépistage, la rééducation, la réadaptation et l'exploration fonctionnelle des troubles de la vision. > L'opticien Il s'agit d'un professionnel qui conçoit les verres de correction, en fonction des informations de l’ordonnance de l’ophtalmologiste. Il est aussi chargé du conseil et de la vente de lunettes et de lentilles de vue.

la rédaction avec AFP