On recommence à fumer dans les lieux publics

Le nombre d’infractions à la loi anti-tabac aurait triplé, selon l’association Droit des non fumeurs. Discothèques, gares, terrasses de café closes, bureaux... 3 ans après l'interdiction de fumer dans les lieux publics, la loi est de plus en plus mal respectée. Témoignages.

On recommence à fumer dans les lieux publics : 3 ans après sa promulgation (1er janvier 2008), la loi antitabac n’est plus aussi strictement appliquée. Sont principalement concernés : les discothèques, certaines terrasses de cafés, entièrement closes, mais aussi des bureaux.

On fumerait dans 21% des lieux publics

En effet, les rappels à l’ordre restent exceptionnels, souligne Gérard Andureau, président de l'association DNF. Parfois, c'est même le monde à l'envers : « La semaine dernière, un de nos adhérents était dans une gare, il a vu passer des agents de police, dont l’un fumait. Il est allé le voir en lui disant que c’était interdit. L’agent lui a dit de circuler sinon il allait avoir des problèmes ». Il juge aujourd’hui la situation préoccupante. On fumerait aujourd’hui dans 21% des lieux publics contre seulement 8% lors de la mise en place de l’interdiction, le 1er janvier 2008.

« Ceux que ça dérange peuvent rentrer à l’intérieur »

Rendez-vous sur la terrasse entièrement close d’un café parisien. « Savez-vous qu'il est interdit de fumer ici ? » Une cigarette à la main, Barbara est même surprise par la question. « Il y a des cendriers sur toutes les tables, note-t-elle. Cela fait plusieurs fois que je viens ici, à mon avis c’est autorisé. Ceux que ça dérange peuvent rentrer à l’intérieur ».

« Il y a une tolérance... »

Le patron de ce café reconnaît que les contrôles de police sont d’ailleurs inexistants : « Je pense qu’il y a une tolérance. Il y a toujours moyen de discuter avant d’en venir à la répression. On a une jeune clientèle, donc on perdrait environ 30% de notre chiffre d’affaires. La terrasse représente la moitié de la superficie totale du restaurant ».

« Même les contrôleurs de la SNCF fument dans les gares »

Même constat dans les gares. Stéphane, 23 ans, patiente une cigarette à la main : « Je sais que c’est interdit mais j’ai même vu beaucoup de contrôleurs de la SNCF fumer, et puis les voyageurs descendent pour fumer à chaque arrêt. Je me dis que c’est toléré. Je ne me suis fait interpeller qu’une seule fois par un policier qui m’a demandé de l’éteindre ». Pour information, l’amende est de 35 euros.