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Santé

Obésité et surpoids: quels sont les mauvais élèves en Europe?

L'indice de masse corporelle (IMC) est un outil permettant d'évaluer son degré général d'obésité.

L'indice de masse corporelle (IMC) est un outil permettant d'évaluer son degré général d'obésité. - iStock - monkeybusinessimages

Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, a publié ses données sur le surpoids et l'obésité en Europe. Les conclusions montrent que tous les pays ne sont pas égaux face à ce problème de santé publique, même si les facteurs de risque les plus importants sont les mêmes pour tous.

L'obésité est un problème de santé publique qui ne concerne pas seulement la France, mais l'Europe entière. Et la différence entre certains pays de ce même continent est flagrante, selon Eurostat, l'office de statistique de l'Union européenne dont la mission est de fournir des statistiques de haute qualité pour l'Europe.

Les données sont tirées de la dernière enquête européenne par interview sur la santé (EHIS) menée en 2014 et qui vise à mesurer, dans les États membres, l’état de santé, les déterminants de la santé et l’utilisation des services de soins de santé par les citoyens. Ses conclusions établissent qu'en 2014, près d'un adulte sur six au sein de l'Union européenne était considéré comme obèse.

"Alors que 46,1% des habitants de l'UE âgés de 18 ans ou plus présentaient un poids normal en 2014, un peu plus de la moitié des adultes (51,6%) étaient considérés comme étant en surcharge pondérale, dont 35,7% de pré-obèses et 15,9% d’obèses" précise Eurostat.

Pour mesurer statistiquement ce taux, l'organisme s'est basé sur l’indice de masse corporelle (IMC) des adultes. On parle d’obésité lorsque ce dernier est égal ou supérieur à 30.

Où se situe la France?

Parmi les États membres de l’UE pour lesquels des données sont disponibles, les taux d’obésité les plus bas en 2014 ont été enregistrés en Roumanie (9,4%) ainsi qu'en Italie (10,7%), devant les Pays-Bas (13,3%), la Belgique et la Suède (14,0% chacune). À l'autre extrémité de l'échelle, l’obésité touche plus d’un adulte sur quatre à Malte (26,0%) et environ un adulte sur cinq en Lettonie (21,3%), en Hongrie (21,2%), en Estonie (20,4%) et au Royaume-Uni (20,1%).

La France se situe quant à elle légèrement en dessous de la moyenne européenne avec un taux d'obésité de 15,3%. Quel que soit le pays, deux facteurs sont clairement considérés comme à risque de la favoriser: l'âge et le niveau d'éducation. Ainsi, plus la tranche d'âge est élevée, plus le taux d'obésité l'est également.

À l'échelle de l’UE, on observe un écart de 16,4 points de pourcentage (pp) entre les jeunes adultes obèses (5,7%) et les personnes âgées obèses (22,1%). Les écarts les plus importants entre la proportion de jeunes (18-24 ans) obèses et la proportion de personnes âgées (65-74 ans) obèses ont été enregistrés en Slovaquie (33,0% des 65-74 ans contre 2,7% des 18-24 ans soit +30,3 pp).

Arrive ensuite la Lettonie (+29,3 pp), devant l’Estonie (+26,4 pp), la Lituanie (+25,3 pp), la Pologne (+25,1 pp), la République tchèque et la Hongrie (+24,5 pp chacune). Mais dans certains pays, la proportion de jeunes adultes obèses s'avère elle-même inquiétante pour cette tranche d'âge: "environ 1 jeune adulte sur 10 est considéré comme obèse à Malte et au Royaume-Uni", souligne Eurostat.

L'éducation, un facteur déterminant

L'éducation joue également un rôle incontestable puisque plus ce niveau est élevé, plus le taux d’obésité diminue et ce, dans presque tous les États membres de l’UE. De fait, un écart de 8,4 points de pourcentage est constaté en matière d'obésité entre les personnes avec un niveau d’éducation élevé (11,5%) et celles avec un niveau d’éducation faible (19,9%).

L’écart le plus important entre les adultes ayant un niveau d’éducation élevé et les adultes ayant un niveau d’éducation faible a été observé en Slovénie (9,2% d'obèses chez les personnes ayant un niveau d’éducation élevé contre 26,0% chez celles ayant un niveau d’éducation faible). La seconde place est attribuée au Luxembourg (-14,5 pp), puis à la Slovaquie (-13,9 pp) à l’Espagne (-13.0 pp) et à la Croatie et le Portugal.

En France, l'écart est également important puisque 20,9% des personnes avec un niveau d'éducation faible sont considérées comme obèses, contre 8,8% chez ceux avec une éducation élevée. Enfin, contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y a pas de différence systématique entre les hommes et les femmes.

"La proportion d’obèses était supérieure chez les hommes dans la moitié des États membres et chez les femmes dans l’autre moitié", affirme Eurostat. Il existe cependant des écarts importants au sein d’un même État membre comme à Malte ou en Croatie, où la proportion d’hommes obèses était nettement plus élevée que celle des femmes.

Alexandra Bresson