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Santé

Nancy: un coeur parcourt plusieurs centaines de kilomètres en TGV pour être transplanté

Un TGV à Nantes, en novembre 2017.

Un TGV à Nantes, en novembre 2017. - LOIC VENANCE / AFP

A cause d'un important brouillard, le greffon ne pouvait être acheminé par avion. Pour sauver son receveur, une décision inédite a été prise: le transporter par voie ferroviaire.

C'est un mode de transport inédit en matière de transplantation du coeur. En début de semaine, un myocarde a été acheminé sur plusieurs centaines de kilomètres en TGV afin de pouvoir être greffé sur un patient proche de la mort. Si près de 800 reins circulent chaque année par voie ferroviaire pour les transplantions, les coeurs - qui ne se conservent que quatre heures après avoir été prélevés - sont uniquement transportés par avion.

Mais ce jour-là, le brouillard au-dessus de Nancy empêche tout avion ou tout hélicoptère sanitaire de voler. "Il a tenu de manière dense et continue plus de trente heures d'affilée", explique au Parisien Etienne Kapikian, de Météo France, qui n'a pas enregistré de brume aussi épaisse depuis 1983.

Une "prouesse"

Pour les équipes médicales et le patient en attente d'un greffon, le temps presse.

"Mes collègues qui devaient recevoir le coeur me disent: 'On n'a pas le choix, il va décéder si tu ne nous aides pas'. Donc on a trouvé cette solution d'utiliser le train", raconte sur France Télévision le Dr Fabrice Venhuyse, chirurgien cardio-vasculaire au CHRU de Nancy.

"La prouesse était d'aller le plus vite possible", ajoute le Pr François Kerbaul, responsable du pôle national de répartition des greffons. En pleine nuit, la sonnerie du téléphone retentit dans les locaux de la SNCF pour mettre au point ce transport sans précédent. Un accord est trouvé: le coeur prendra place à côté du conducteur du TGV et sera ensuite escorté de la gare à l'hôpital par des policiers (la destination et la date sont tenues secrètes en raison de l'anonymat du don d'organes).

Le délai de quatre heures a réussi à être respecté, avec l'espoir désormais que la transplantation soit "couronnée de tous les succès", glisse au Parisien le Pr François Kerbaul.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV