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Santé

Morte de la rougeole: la troisième victime était une greffée du cœur

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PHOTO D'ILLUSTRATION - GEORGES GOBET / AFP

La jeune femme morte à Bordeaux vendredi avait bénéficié d'une greffe à l'âge de 2 ans, nécessitant un traitement qui affaiblissait ses défenses immunitaires et l'empêchait d'être vaccinée.

La troisième victime de la rougeole cette année, une jeune fille de 16 ans, avait été greffée du cœur à l'âge de 2 ans et demi et ne pouvait être vaccinée à cause des traitements antirejet, a expliqué sa mère mardi à France Bleu Gascogne.

"À l'âge de 2 ans, elle commençait à être très fatiguée et on m'a annoncé un pronostic vital engagé", a expliqué Sylvie Eraville, la mère de la jeune Marine. "Sans un nouveau cœur elle n'aurait pas survécu".

Les patients greffés doivent prendre à vie un traitement immunosuppresseur pour éviter le rejet du nouvel organe. Ces traitements abaissent leurs défenses immunitaires, ce qui les empêche d'être vaccinés contre la rougeole. D'où l'importance que les gens qu'ils côtoient le soient, afin de ne pas leur transmettre la maladie.

La mort de la jeune fille a été annoncé vendredi. On ne sait pas comment elle a contracté cette maladie très contagieuse.

Deuxième mort pour le donneur

L'adolescente avait participé aux Jeux mondiaux des transplantés en 2013, 2015 et 2017, avec à la clé des médailles d'or en natation et en tennis de table. Pour sa mère, c'est aussi une deuxième mort pour le donneur du cœur de la jeune fille: "Aujourd'hui, il n'y a pas que Marine qui part, mais il y a aussi le donneur".

Les premiers signes d'une dégradation de sa santé sont apparus en mai. La jeune fille a été hospitalisée au CHU de Bordeaux et est finalement morte de complications neurologiques.

Avant elle, un homme lui aussi immunodéprimé a été emporté par la rougeole, le 9 juin à Marseille, la veille de ses 26 ans. Selon le journal Var Matin, Julien souffrait depuis sa naissance d'un déficit immunitaire et avait eu une transplantation rénale il y a cinq ans.

"Nécessité d'une couverture vaccinale élevée"

L'association des greffés rénaux Renaloo avait alors réagi, soulignant que son cas "illustre la nécessité d'une couverture vaccinale élevée afin, notamment, d'éviter que ceux qui ne peuvent être vaccinés ne soient touchés par une maladie potentiellement mortelle pour eux".

Le premier cas mortel de rougeole de l'année a été recensé le 10 février dernier à Poitiers. Il s'agit d'une mère de famille de 32 ans, qui n'avait jamais été vaccinée et qui a contracté le virus en conduisant son père aux urgences.

L.D. avec AFP