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"Mon corps m’a lâchée": une femme sur quatre est victime d'un AVC au cours de sa vie

Le collectif Femmes et AVC avance qu'une femme sur quatre est victime d'un accident vasculaire cérébral dans sa vie, mais aussi que 80% d'entre eux sont évitables avec une bonne prévention.

Albane Buia n'oubliera jamais ce 20 juin 2022. Victime d'un AVC, cette jeune mère de famille se souvient au micro de BFMTV de ce matin où, en sortant de sa douche, elle est prise de symptômes inhabituels.

"Mon corps m’a lâchée et je me suis dit que je faisais un malaise vagal. Je me suis allongée sur mon lit en pensant que c’était ça et en fait très vite mon état s’est dégradé. C’est ma fille qui m’a découverte quasiment inanimée sur le lit", se rappelle-t-elle.

"Elle a tout de suite vu qu'il y avait un problème, je le sentais mais je ne pouvais pas l'exprimer car je ne pouvais pas parler", ajoute-t-elle.

C'est son mari qui a prévenu les secours. La suite, une première hospitalisation où Albane a été "thrombolysée." "Ils ont mis un liquide pour dissoudre le caillot, ça n’a pas fonctionné. On m’a transféré et pendant le transfert il s’est dissous, il n’y a pas eu d’opération." Au total, trois mois et demi de rééducation en hôpital de jour lui ont été nécessaires pour retrouver l'entièreté de ses capacités.

Première cause de mortalité féminine

Car l'AVC est un fléau qui touche une femme sur quatre au cours de sa vie. Ce mardi, la fondation Femmes et AVC lance une campagne de sensibilisation, accompagnée du hashtag #AGIR sur les réseaux sociaux, afin de sensibiliser sur les accidents vasculaires cérébraux qui touchent le sexe féminin. Une prévention nécessaire, puisque les AVC sont la première cause de mortalité féminine.

"Très souvent, l’AVC fait peur car c’est synonyme de handicap. Or, on a un message d’espoir à faire passer, c’est qu’on peut mettre des mesures assez simples en place mais qui portent leurs fruits, puisque dans 80% des cas l’AVC serait évité", confirme à BFMTV Sophie Amarenco, cofondatrice de Vaincre l’AVC et fondatrice du collectif Femmes et AVC.

Selon Pierre Amarenco, autre cofondateur du collectif et professeur de neurologie, il est important d'épouser une bonne hygiène de vie pour éviter les accidents vasculaires, mais pas que. "C’est connaître ses chiffres, sa pression artérielle, son cholestérol, sa glycémie, c’est quelque chose qu’on devrait connaître tout au long de sa vie", ajoute-t-il.

Selon lui, ces chiffres sont capitaux à trois étapes clés de la vie sanitaire d'une femme: au moment de la prescription d'une pilule contraceptive, lors d'une grossesse et à la ménopause.

Les bons gestes à adopter

Selon le ministère de la Santé, plusieurs signes peuvent alerter de l'arrivée d'un AVC: la déformation de la bouche, une faiblesse d'un côté du corps, à la jambe ou au bras, ou encore des troubles de la parole. "Si vous êtes témoin d’un de ces 3 signes, réagissez", souligne le ministère, qui conseille de composer le 15. D'autres signes, tels que des maux de tête intense ou une baisse de la vision, peuvent également alerter.

Les symptômes de l'AVC
Les symptômes de l'AVC © Minstère de la Santé

Après avoir contacté le Samu, le ministère de la Santé conseille d'"allonger la personne avec un oreiller sous la tête et la laisser allongée jusqu’à l’arrivée des secours." Il convient également de noter l'heure précise de l'identification des symptômes, et de ne pas faire boire, manger ni donner de médicaments à la victime.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV