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Méningite: "une recrudescence" des infections à méningocoque enregistrée ces derniers mois

Une personne se faisant vacciner contre la méningite en janvier 2017

Une personne se faisant vacciner contre la méningite en janvier 2017 - PHILIPPE DESMAZES / AFP

Cette hausse "a été observée au cours de la saison 2022/2023", écrit Santé Publique France dans un point épidémiologique.

Dans un point épidémiologique publié jeudi, Santé Publique France écrit qu'après plus de deux années "de faible incidence pendant la pandémie de COVID-19, une recrudescence des infections invasives à méningocoque a été observée au cours de la saison 2022/2023."

Sur les graphiques publiés par l'agence nationale de santé publique, on peut en effet observer que la courbe des infections de 2022/2023 se hisse au-dessus de celles des années précédentes, avec notamment un pic d'infections sur la fin 2022.

Nombre de cas d’infections invasives à méningocoque par semaine et par saison
Nombre de cas d’infections invasives à méningocoque par semaine et par saison © Santé publique France

Le ministère de la Santé rappelle sur son site que "les méningocoques sont des bactéries qui peuvent provoquer des maladies très graves comme les méningites ou les septicémies, qui peuvent être mortelles ou laisser des séquelles importantes."

Le nombre d'hospitalisations recensées fin 2022 et début 2023 dépasse les 40 cas, alors que le dernier pic le plus élevé date de la saison 2017/2018, et tournait autour de 25 cas. Un autre pic a été enregistré fin février/début mars 2023, avec plus de 20 hospitalisations.

Une immunité diminuée?

Deux hypothèses sont avancées par Santé Publique France pour expliquer cette hausse. D'une part, le risque d’infection plus élevé pourrait "résulter d’une immunité diminuée dans la population ayant été moins exposée aux méningocoques entre 2020 et 2022", en raison des mesures de gestes barrières et de distanciation sociale mises en place pendant le Covid-19.

D'autre part, les fortes épidémies d'infections virales ces derniers mois ont pu entrainer "un risque d’infection invasive bactérienne", en fragilisant les organismes.

Les deux symptômes qui doivent alerter sont "une fièvre élevée mal tolérée et/ou une ou plusieurs taches rouges ou violacées d’apparition rapide (purpura)", précise le ministère de la Santé, écrivant qu'au "moindre doute, il faut contacter en urgence le 15 ou son médecin traitant."

Le traitement est différent selon le type de méningite développé, mais il faut le "débuter très rapidement", souligne l'assurance maladie.

"L'importance de la vaccination"

"Le rebond observé en saison 2022-2023 rappelle l’importance de la vaccination des nourrissons pour les protéger contre les infections liées aux sérogroupes B et C", souligne également Santé Publique France.

Plusieurs départements, où les cas repérés étaient concentrés, ont déjà ces derniers mois appelé leur population à se vacciner contre la méningite pour éviter des épidémies, comme l'Alsace. Une autre campagne est en cours à Lyon actuellement, où plusieurs cas ont été détectés.

D'autres maladies ont connu cette saison des hausses particulièrement fortes. Mi-avril, Santé Publique France écrivait ainsi dans un point épidémiologique que "le nombre des consultations et passages aux urgences pour des infections non invasives à SGA (scarlatines), reste à des niveaux supérieurs à ceux observés avant l’épidémie de COVID."

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV