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Santé

Marisol Touraine: "le bilan de la grippe sera probablement lourd"

La ministre de la Santé a appelé les établissements et les Agences régionales de santé à s'assurer du nombre suffisant de lits disponibles dans les hôpitaux pour accueillir les malades de la grippe qui doivent être hospitalisés. Cela concerne en particulier les personnes âgées, de plus en plus nombreuses à nécessiter une hospitalisation.

Marisol Touraine a établi un bilan de l'épidémie de grippe qui touche actuellement la France lors d'un point presse ce mercredi matin. La ministre a d'abord évoqué la situation des urgences hospitalières, confrontées à un afflux de malades de la grippe.

"Il y a depuis hier une tension accru dans les établissements", a-t-elle expliqué. "Nous avons des situations extrêmement variables région par région et département par département."

Cependant, la ministre à tenu à préciser à la sortie du conseil des ministres qu'il n'y avait pas davantage de personnes qui passant actuellement par les services d'urgence. En revanche, le nombre de personnes passant par ces urgences et devant ensuite être hospitalisées en raison de la grippe, lui, est plus important que d'habitude. 

"Nous sommes au milieu de l'épidémie"

"Nous sommes en train d'atteindre le pic de l'épidémie, nous sommes au milieu de l'épidémie, il y aura donc d'autres malades", a prévenu Marisol Touraine. Pour François Bourdillon, le directeur général de l'agence Santé publique France, certains signes laissent penser que le pic national de l'épidémie devrait être atteint la semaine prochaine. 

Au cours d'une réunion au ministère de la Santé, Benoît Vallet, qui pilote la direction générale de la santé, a par ailleurs estimé qu'il fallait "réfléchir" à rendre obligatoire le vaccin contre la grippe pour les soignants (médecins, infirmiers, aide-soignants...)

Déprogrammer des opérations pour libérer des lits

Afin de faire face à cette situation, la ministre a donné des recommandations aux hôpitaux, privés et publics, et aux Agences régionales de santé (ARS). Aux établissements, la ministre demande de déprogrammer, dans la mesure du possible, certaines opérations, afin de libérer des lits pour les personnes malades de la grippe qui devront être hospitalisées. Aux ARS, elle demande de s'assurer du nombre suffisants de lits disponibles sur leurs territoires dans les jours à venir, de manière préventive. 

"La consigne est claire: il faut déprogrammer des activités quand c’est nécessaire pour accueillir les malades victimes de la grippe", a-t-elle insisté à la sortie du conseil des ministres.

Informer mais rassurer

Mais comme l'explique Marisol Touraine, qui a souligné l'engagement des personnels soignants et notamment des médecins libéraux, tous les malades de la grippe n'ont pas besoin d'être hospitalisés. Cela concerne surtout les personnes âgées. Parmi les grippés de plus de 70 ans, selon elle, 80% des patients nécessitent une hospitalisation.

"La grippe est précoce, elle est intense", a-t-elle ajouté. "La grippe n'a jamais été une maladie bénigne". "Chaque année il y a des victimes, le bilan sera probablement lourd car le nombre de personnes malades est important. Les personnes âgées sont particulièrement sensibles à ce virus", a-t-elle insisté, tout en tentant de rassurer.

Pas de retard dans la réaction du ministère

"Le système de santé répond présent. Je ne suis pas inquiète", a-t-elle tempéré, voulant donner "un message de mobilisation" aux établissements et aux personnels soignants. Répondant aux critiques de ceux qui estiment que le ministère de la Santé a réagi "trop tard" à l'épidémie, la ministre en enfin rappelé que la cellule d'urgence sanitaire avait été activée "dès le 21 décembre" et de manière renforcée. 

"Plusieurs instructions ont été envoyées de manière répétée, des mesures ont été prises par les hôpitaux, des personnels en vacances ont été rappelés", a-t-elle notamment mis en avant. 

Charlie Vandekerkhove