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Manifs anti-pass sanitaire: le gouvernement y voit une "petite minorité qui ne croit pas au progrès"

Une centaine de personnes se sont réunis sur le Vieux-port de Marseille le mercredi 14 juillet pour protester contre la mise en place du pass sanitaire.

Une centaine de personnes se sont réunis sur le Vieux-port de Marseille le mercredi 14 juillet pour protester contre la mise en place du pass sanitaire. - Manon Mugica/BFM Marseille

Mercredi, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans toutes la France pour protester contre le pass sanitaire, dénonçant pour certains une "dictature" qui les prive de leurs libertés.

"La liberté, ce n'est pas l'anarchie." Les annonces faites par le gouvernement au sujet de l'obligation vaccinale pour les soignants et de l'extension du pass sanitaire ont ravivé les inquiétudes et la défiance des plus réfractaires envers les vaccins contre le Covid-19. Mercredi, alors que la France célébrait sa Fête nationale, quelque 19.000 manifestants se sont réunis dans le pays au nom de la "liberté" pour protester contre ces nouvelles mesures, certains dénonçant une "dictature".

Au lendemain de ces rassemblements, les membres du gouvernement ripostent et défendent ces annonces qui entreront en vigueur, pour certaines, dès cet été.

"La liberté ce n'est pas l'absence de règles", a répondu ce jeudi matin sur France 2 le secrétaire d'Etat chargé du tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, à ceux qui s'en disent privés par l'extension du pass sanitaire.

Des mots "choquants"

"J'ai entendu dire qu'on était en dictature, ce mot me choque", a rebondi sur France Info Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des affaires européennes. "On peut avoir des débats, des désaccords mais on ne peut pas dire n'importe quoi. On est dans une démocratie, dans une société de solidarité" qui a organisé "l'accès au vaccin en quelques mois, gratuit et généralisé", a-t-il argué.

En parallèle, Barbara Pompili a pointé sur BFMTV-RMC "quelques excès" qui se sont produits lors des manifestations, à l'instar "de paroles qui nous ramènent à des comparaisons avec la Shoah et qui me paraissent abjectes". À Montpellier par exemple, une infirmière a défilé en portant sur la poitrine une étoile jaune sur laquelle était inscrit "non-vaccinée".

"Il faut savoir garder la mesure de ce qu'on est en train de faire. Comparer la vaccination à la question du génocide des juifs, de l'Holocauste, je trouve que c'est très grave", a commenté la ministre de la Transition écologique invitée de BFMTV et RMC.

"Une toute petite minorité" de contestataires

Reste que, ces comportements ne sont pas représentatifs "de toutes les personnes qui se posent des questions sur la vaccination et qui sont parfaitement légitimes pour en poser", a-t-elle estimé, dans la lignée de Clément Beaune. Le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes appelle à "regarder les proportions".

"Il y a 3 millions de personnes qui se sont inscrites pour des rendez-vous" de vaccination après les annonces d'Emmanuel Macron, a-t-il rappelé. "Cela montre qu'il y a, parmi ceux qui ne sont pas encore vaccinés, une toute petite minorité qui ne croit pas au progrès, à la raison", mais que, pour la plupart, "le message du président a été un électrochoc pour se faire vacciner".

"On a 100 fois plus de gens qui veulent se faire vacciner par rapport aux personnes qui protestent", a abondé Barbara Pompili. Selon un sondage Elabe publié mardi, les mesures annoncées par le chef de l'Etat sont approuvées par une majorité de Français. 76% des personnes interrogées adhèrent notamment à l'obligation de la vaccination pour les personnels soignants et d'autres professions.

"Ce sont les vaccins qui vont nous libérer de ce virus", a soutenu Agnès Pannier-Runacher sur Europe 1 ce jeudi.

La ministre chargée de l'Industrie "appelle chacun à sa responsabilité (...) L'enjeu, c'est de protéger nos libertés, c'est de faire en sorte que le maximum de Français puissent vivre avec le moins de contraintes possibles, et la réponse pour cela c'est le vaccin".

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV