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Santé

Lutte anti-tabac : faut-il en faire plus ?

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Moins de pub contre le tabagisme en 2009, résultat : les ventes de cigarettes ont augmenté. Buralistes et professionnels de la santé débattent. Donnez-nous votre avis !

Fumeur ou pas, dites-nous dans le forum ci-dessous, ce que vous pensez de la lutte contre le tabagisme en France : en fait-on assez, trop... ?

La lutte contre le tabagisme a marqué le pas en 2009. C'est ce qui ressort du bilan annuel de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies rendu public hier.
Les ventes de cigarettes ont augmenté de 2,6% par rapport à 2008. Les ventes en pharmacie de traitements pour l'arrêt du tabac ont diminué de 21,5%, soit leur niveau le plus bas depuis 2001. Les ventes de patches sont en chute libre (-46%) et le Champix (antidépresseur utilisé comme aide à l'arrêt du tabac) connaît une baisse de 29% de ses ventes. En revanche, les ventes de pastilles et autres gommes sont stables.

« Aux politiques d'agir ! »

Faut-il relancer la lutte contre le tabagisme ? Bertrand Dautzenberg, pneumologue, président de l'Office Français de Prévention du Tabagisme, y est favorable. Selon lui, c'est au gouvernement d'agir : « les politiques ont un pouvoir colossal sur le comportement et le développement de ces maladies. Donc il y a plein de choses à faire, mais il faut l'annoncer. On veut des paquets génériques, marqués telle marque de cigarettes, qu'il n'y ait plus de promotion de tabac, qu'il y ait des avertissements sanitaires avec des images mises devant et pas derrière.
La France a signé la convention-cadre contre le tabac, qui est un traité international pour la santé, dans laquelle la France s'est engagée à faire quelque chose. Et depuis qu'elle a signé cette convention, elle a arrêté de s'engager. »

Et pourquoi pas « prohiber le tabac » !

De son côté, Daniel Porte, buraliste à Versailles, membre de la chambre syndicale des débitants de tabac, ne voit pas l'utilité de nouvelles campagnes contre le tabac : « qu'est-ce qu'ils vont aller encore nous inventer de plus ? Ils ne trouvent pas la solution pour dire d'enrayer la vente du tabac ; il n'y en a pas cinquante. Demain, on dit : le tabac est prohibé et on arrête d'en vendre. Et nous, on s'adaptera. Il n'y a pas d'autre solution aujourd'hui ; comment voulez-vous interdire aux gens de fumer ? On ne va pas revenir au temps où, à l'école, on allait se cacher dans les toilettes pour fumer, même chez soi ! Heureusement pour nous, on ne meurt pas tous du cancer dû au tabac quand même ! »

La rédaction, avec Benoît Salliot