Loire: la campagne de pub sexy d’une clinique fait polémique

Infirmière sexy ou docteur torse nu, la campagne d'affichage suggestive d'une clinique médicale de la Loire crée la polémique. L’Ordre des médecins a été saisi.

Une infirmière en tenue sexy, un médecin chemise ouverte façon chippendale, et un slogan: "Ailleurs, certains soignent les apparences, ici, c'est vous que nous soignons.". La nouvelle campagne d’affichage d'une clinique privée, qui met en scène le corps médical de façon suggestive, ne passe pas inaperçue dans les rues de Saint-Priest-en-Jarez, près de Saint-Etienne.

Faire réagir, c'était le but du directeur de la clinique, Xavier Rebèche. Interrogé par France 3 Rhône-Alpes, il assume sa "démarche décalée": "L'impact de cette communication est réel et notre offre est connue." Et de défendre, le plus sérieusement du monde: "L'idée était de repositionner l'établissement au cœur de l'offre sanitaire de Saint-Étienne, et de repréciser notre offre. Et notamment le fait que nous disposons d'un service d'accueil d'urgences". Les panneaux d’affichage précisent effectivement, en petits caractères, l’existence d’un service d’urgence “24h/24”. Un élément qui aura probablement échappé à la plupart des passants et des automobilistes.

"La médecine n'est pas un commerce"

Les professionnels de santé de la région, pour qui cette campagne ne respecte pas le code de déontologie de la profession, ont décidé de contre-attaquer, en saisissant l’Ordre des médecins de la Loire.

“Ce n’est pas éthique ni déontologique”, a dénoncé Jean-François Janowiak, secrétaire général de l’instance, au micro de France Bleu. “La médecine n’est pas un commerce“. "On a l’impression qu’il s’agit d’une publicité pour un ‘3615’", a déploré le médecin, jugeant ces affiches “racoleuses” et “déplacées". 

L’ordre des Médecins déplore par ailleurs le manque de “confraternité” de la publicité. Le code de la santé publique précise en effet, dans son article 56, que “les médecins doivent entretenir entre eux des rapports de bonne confraternité”. L'article 19 interdit quant à lui la publicité des soins. Cette campagne enfreint-elle la loi? L’Ordre des médecins pourrait en tout cas décider de déposer plainte devant les instances disciplinaires. 

J.D.