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Santé

Loi Veil: 40 ans après, le gouvernement veut renforcer l'accès à l'avortement

Simone Veil, en mai 1974, à la tribune de l'Assemblée pour défendre sa loi sur l'avortement.

Simone Veil, en mai 1974, à la tribune de l'Assemblée pour défendre sa loi sur l'avortement. - SRT - AFP

Les 40 ans de la loi Veil seront marqués vendredi par la présentation de nouvelles mesures pour renforcer l'accès à l'IVG, ainsi qu'un colloque et une manifestation pour les droits des femmes organisés à Paris par des collectifs féministes.

Le 17 janvier 1975 était promulguée la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse en France, autrement connue sous le nom de loi Veil. A la veille de cette date anniversaire, la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, Marisol Touraine, se rendra vendredi matin dans un Centre de planification familiale au Centre Hospitalier de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis.

Marisol Touraine doit y présenter, aux côtés de Pascale Boistard, secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, le Programme national d'actions pour améliorer l'accès à l'IVG. Le président de la République devait prononcer un discours le même jour dans la salle Olympe de Gouges, à Paris, mais cette allocution a finalement été reportée en raison de l'actualité dramatique qui a endeuillé la France.

Un numéro d'appel sur l'IVG

Pour mieux informer les femmes sur leurs droits, la ministre devrait annoncer la création d'un numéro national d'appel sur la sexualité, la contraception et l'IVG, tandis qu'une nouvelle campagne d'information est annoncée. 

La première consultation et l'échographie de datation devraient être mieux remboursées. Afin de garantir une offre plus large sur le territoire, chaque région devra réaliser un état des lieux complet de l’offre de l’IVG et prendre les mesures adéquates. En outre, les médecins qui exercent dans des centres de santé pourront exercer des IVG instrumentales.

Une "journée militante" samedi

Samedi, le collectif "Féministes en Mouvements" qui rassemble une quarantaine d'associations féministes, organise à la mairie du IVe arrondissement de Paris une "journée militante" pour "le droit à l'avortement en France et en Europe", intitulée "bougez pour l'IVG". Y sont attendues Marisol Touraine et Pascale Boistard, ainsi que des militants de plusieurs pays.

"Dans le monde, ce sont 47.000 femmes par an qui décèdent des suites d'un avortement clandestin" et "en France, des femmes font toujours face à de lourdes difficultés pour avorter", regrettent les organisateurs, rappelant la récente tentative espagnole de revenir sur le droit à l'avortement.

Garantir l'accès pour toutes

Même si les associations féministes se félicitent des améliorations apportées à la loi Veil (remboursement à 100% de l'IVG, suppression de la notion de "situation de détresse" pour justifier une demande d'avortement ....), elles regrettent que l'accès à l'IVG ne soit "pas garanti pour toutes les femmes aujourd'hui en France", souligne Margaux Collet, d'Osez le Féminisme.

Un récent rapport du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes estimait que "5% des établissements publics et 48% des établissements privés pratiquant l'IVG ont fermé ces dix dernières années, soit plus de 130 établissements au total", entraînant des difficultés d'accès à l'avortement dans certains territoires.

K. L. avec AFP