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Santé

Levothyrox: le coup de gueule du responsable d'un centre de pharmacovigilance

Une boîte du médicament Levothyrox

Une boîte du médicament Levothyrox - DAMIEN MEYER / AFP

Un responsable de centre régional de pharmacovigilance, chargé de recueillir les déclarations sur les effets indésirables de la nouvelle version du médicament, confie son ras-le-bol au Parisien, ce lundi.

"Le Levothyrox va nous faire imploser." Le responsable d'un centre régional de pharmacovigilance, chargé de recueillir les déclarations sur les effets inattendus de la nouvelle formule du médicament de la thyroïde, confie son ras-le-bol au Parisien ce lundi.

Depuis l'introduction du nouveau Levothyrox, ses équipes sont débordées: son service est sous l'eau et les heures de travail s'allongent.

"Avec l'ancienne formule, il n'y avait pas de problème. Aujourd'hui, ça ne s'arrête pas", affirme ce docteur qui veut garder l'anonymat.

"Il se passe quelque chose", ajoute-t-il, sans pour autant incriminer la nouvelle formule du médicament. "C’est incroyable d’entendre des professionnels dire 'circulez y’a rien à voir', comme c’est effarant de suggérer qu’on empoisonne des patients!"

Activité doublée

Selon lui, les procédures judiciaires suggèrent l'idée que des indemnisations seront versées. Ce qui augmenterait le nombre de signalements. "On est dans une crise de dialogue hors norme", estime-t-il dans Le Parisien.

"Au milieu, il y a nous, les fusibles."

Avec une activité "plus que doublée", et ce sans personnel supplémentaire, il craint de "passer à côté de signaux sur d'autres médicaments". "On perd un temps fou sur la saisie, au détriment d'autres choses", explique-t-il au quotidien.

Les femmes représentent la majorité des victimes

Autre point soulevé par le professionnel: et si les victimes avaient été des hommes? Les femmes constituent en effet la majorité des utilisateurs du Levothyrox, soit 85% des 2,8 millions de patients, rappelle Le Parisien.

Or, elles "sont plus facilement taxées d'être hypocondriaques que les hommes", assure le responsable interrogé par le journal. Comment aurait-on perçu les plaintes si elles avaient été émises par plusieurs milliers d'hommes? "Aurait-on parlé de sensibilité?", se demande-t-il.

J.P.